Huit recommandations pour la sécurité alimentaire mondiale face à la crise climatique

Vient de sortir 27 octobre 2022
Transition agroécologique, diversification des cultures, gouvernance des systèmes alimentaires font partie des thèmes des huit recommandations adressées aux décideurs publics par le Cirad pour renforcer la sécurité alimentaire mondiale face aux multiples crises, dont celle du climat. Les systèmes alimentaires actuels sont à l’origine de près d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Il est urgent de les transformer !

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Les crises que traversent actuellement les systèmes alimentaires dans le monde n’ont pas pour principale origine le conflit ukrainien, même si ce dernier exacerbe les tensions sur les marchés internationaux. Elles proviennent de causes plus anciennes et structurelles. Les scientifiques du Cirad proposent des actions concrètes pour une transformation durable des systèmes alimentaires dans Horizon Science, document porté à l’attention des décideurs publics.

Objectif : atteindre la sécurité alimentaire sans menacer la biodiversité ou l’environnement, ni accentuer le dérèglement climatique ou augmenter les inégalités socio-économiques.

8 recommandations pour l’action

  1. Agir dans les pays riches pour limiter les pressions sur les prix internationaux en limitant les usages des denrées de base agricole à des visées non alimentaires et pour l’alimentation animale. 
  2. Faire évoluer les modes de consommation et de production pour des régimes alimentaires à la fois plus sains et ayant un impact moindre sur les ressources : diminuer la consommation de produits animaux, de sucre et de produits gras.
  3. Renforcer la participation et les capacités citoyennes, et l’implication des autorités publiques dans les projets, pour des territoires agricoles et alimentaires plus durables. S’inspirer des expériences réussies (à l’instar des projets Pacte et Urbal). 
  4. Élaborer les voies d’une transition vers des systèmes alimentaires durables par leur évaluation critique et systémique en utilisant des méthodes participatives éprouvées. 
  5. Développer des systèmes de production plus agroécologiques pour des systèmes alimentaires plus sains et réellement plus durables. Mobiliser pour cela les enseignements techniques (pratiques agricoles, utilisation raisonnée d’engrais, etc.) et organisationnels (méthodes permettant une mobilisation et adoption large des acteurs du territoire) générés par les projets (comme Fair-Sahel, ou Asset) ayant localement fait leurs preuves, afin de générer des changements à plus grande échelle. 
  6. Développer les activités de transformation et de logistique du système alimentaire plus écologiques : travailler sur la circularité et le recyclage, réduire les pertes, améliorer l’éco-transformation et l’éco-efficience des processus, optimiser le traitement des déchets et des eaux résiduaires, etc.
  7. Renforcer la souveraineté alimentaire et nutritionnelle, ce qui aura aussi pour effet de réduire la pauvreté et lutter contre les changements climatiques en soutenant les filières alimentaires locales plus durables. 
  8. Pour l’Afrique, soutenir les produits tels que les racines et tubercules (manioc ou macabo), les bananes plantains, le sorgho, le mil, le fonio ou le riz, le maraîchage, et les filières horticoles domestiques de diversification.