Comment les recherches menées au Cirad contribuent-elles au développement durable des pays tropicaux et méditerranéens ? Comment définir des interventions de recherche qui optimisent leurs impacts sur ce développement ?
Depuis 2010, le Cirad développe au sein de ses équipes et avec ses partenaires une culture de l’impact fondée sur une meilleure compréhension des mécanismes d’innovation contribuant au développement. Elle s’appuie sur deux regards : l’un évalue les impacts de ses actions passées (ImpresS ex post) et l’autre nourrit la programmation de ses actions futures (ImpresS ex ante). Les impacts de la recherche agricole pour le développement se construisent en effet sur le temps long et les cheminements qui y mènent sont souvent complexes et imprévisibles ; il est de fait rarement possible d’établir des relations de causalités simples et directes entre une intervention de la recherche et un impact, qu’il soit positif ou négatif, espéré ou inattendu.
ImpresS : comprendre l'impact de la recherche
ImpresS (« Impact of Research in the South », en français : « impact de la recherche au Sud ») est une approche scientifique qui mobilise un ensemble d’étapes et d’outils participatifs permettant à un collectif de partenaires :
de comprendre le chemin d’impact du processus d’innovation dans lesquels elles ont été impliqués (ImpresS ex post), ou
de formuler collectivement une vision partagée et explicitée des chemins d’impact potentiels et plausibles d’une intervention à venir (ImpresS ex ante)
Analyser les impacts: ImpresS ex post
ImpresS ex post permet aux scientifiques d’analyser la contribution de la recherche aux impacts sociétaux générés dans les processus d’innovation auxquels elle contribue. Cette méthode est participative : les principales parties prenantes de l’innovation sont associées à la conception de l’évaluation et à l’analyse des impacts. ImpresS ex post a pu être construite grâce à quatre études pilotes et 13 études de cas fondatrices. Un guide méthodologique, disponible en français, anglais et espagnol, décrit la méthode ImpresS ex post afin d’en faciliter l’utilisation par les équipes du Cirad et ses partenaires du Sud.
ImpresS ex ante vise à formuler une vision partagée du ou des chemin(s) d’impact espéré(s) d’une intervention, en plaçant les parties prenantes au centre de la conception des actions impliquant la recherche. Cette démarche permet de nourrir une construction collective de la façon dont la recherche contribue à l’émergence d’impacts sociétaux et environnementaux. Elle permet aussi de réfléchir sur la façon dont ses interactions avec divers acteurs influencent les changements contribuant à ces impacts. Le guide méthodologique ImpresS ex ante téléchargeable ci-dessous en français est également disponible en anglais et espagnol.
40projets de recherche ont mobilisé ImpresS ex ante
3dP appliquent ImpresS ex ante
13études de cas fondatrices d’ImpresS ex post
Coup de projecteur sur nos impacts
Le Cirad a fait le choix de documenter avec rigueur et transparence la façon dont il contribue, avec d’autres acteurs, à générer des changements et des impacts.
Il le fait de deux façons, avec des récits d’impacts complémentaires :
Des résumés d'études de casImpresS ex post(élaborées suivant la méthode ImpresS ex post) étayent scientifiquement les chemins d’impact auxquels contribuent nos recherches ;
Des histoires de changement décrivent les évolutions dues aux interventions de la recherche. Elles sont étayées par des témoignages concrets de différentes parties prenantes.
Depuis plus d’une décennie, le Cirad accompagne les acteurs de la filière laitière au Sahel, des producteurs aux autorités publiques en passant par l’industrie et les ONG. Amélioration des capacités de collecte, appui aux politiques laitières, renforcement des compétences locales : tour d’horizon de la contribution du Cirad aux changements à l’œuvre dans la région.
Évaluation d’impact Impress ex-post
11 février 2021
Initiée il y a près de dix ans par des chercheurs de quatre organismes (le Cirad, INRAE, l’Inria et l’IRD), l’application Pl@ntNet permet d’identifier une plante en photographiant l’une de ses parties. Quelques 29 000 espèces sont aujourd’hui référencées sur cet outil scientifique, dont l’application a été téléchargée plus de 16 millions de fois partout dans le monde. Pl@ntNet a fait l'objet d'une étude de cas ImpresS ex post.
Détecter rapidement les maladies qui émergent chez l’animal et peuvent être transmises à l’être humain, pour agir vite en local et alerter plus largement. Tel est l’objectif du réseau CaribVET et du dispositif de recherche One Health OI cofondés par le Cirad. Associant vétérinaires, chercheurs et autres acteurs de la santé, ils préviennent l’entrée de maladies animales sur des territoires insulaires et les contrôlent, appliquant le concept « une seule santé » (« One Health »). Retour sur l’impact de ces réseaux, après plus d’une décennie d’existence.
Contribuer à un monde plus durable
Nous poursuivons avec un objectif final : participer au renforcement des capacités des sociétés des pays tropicaux et méditerranéens à s’adapter, apprendre et innover pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Atteindre ces objectifs nécessite la production d’innovations pertinentes et donc une contribution forte de la science. Les défis à relever sont particulièrement ambitieux pour les pays tropicaux et méditerranéens.
Sur les 17 objectifs de développement durable pour mettre fin à la pauvreté, lutter contre les inégalités et les injustices, faire face au changement climatique et construire un monde en commun d’ici à 2030, le Cirad s'engage en particulier sur les ODD 1 (Pas de pauvreté) et 2 (Faim zéro). Ces objectifs seront atteints grâce au partenariat et à la coopération scientifique (ODD 17), permettant des innovations et des impacts durables pour une production agricole et une consommation responsables (ODD 12). Les ODD étant interdépendants les uns des autres, le Cirad contribue également aux ODD 3 (Santé), 4 (Formation), 6 (Eau), 13 (Changement climatique) et 15 (Préservation des écosystèmes terrestres).