Une « culture de l’impact » : qu’est-ce que les organismes de recherche ont à y gagner ?

Vient de sortir 23 octobre 2025
La réussite des travaux de recherche en agronomie ne peut pas être seulement regardée à travers des publications ou des calculs de « retour sur investissement », d’autant plus dans un contexte de recherche finalisée pour le développement. Pour mieux questionner et appréhender les changements sociétaux induits par leurs recherches, trois organismes, français, brésilien et colombien ont investi dans le développement d’une « culture de l’impact ». Découvrez ce que permet cette approche et comment la favoriser, dans le numéro 66 de Perspective.
La recherche agronomique est une recherche finalisée, qui implique de s’interroger sur les changements générés chez les agriculteurs et autres acteurs © R. Belmin, Cirad
La recherche agronomique est une recherche finalisée, qui implique de s’interroger sur les changements générés chez les agriculteurs et autres acteurs © R. Belmin, Cirad

La recherche agronomique est une recherche finalisée, qui implique de s’interroger sur les changements générés chez les agriculteurs et autres acteurs © R. Belmin, Cirad

Pour le Cirad, Embrapa (Brésil) et Agrosavia (Colombie), comprendre les impacts d’un travail de recherche n’est pas seulement une nécessité : c’est une responsabilité. Les trois organismes mènent un mandat de recherche agronomique et ont déployé, chacun à leur manière, une « culture de l’impact ».

Cette culture vise à renforcer la compréhension des changements et impacts sociaux, économiques, environnementaux auxquels les activités de la recherche contribuent. En agriculture, les résultats scientifiques peuvent engendrer des innovations et des réorganisations du travail, et donc des changements d’ordre sociétal.

Une culture, différentes approches

Pour le Cirad, la mise en place d’une culture de l’impact passe notamment par de la sensibilisation auprès des scientifiques et des partenaires et l’instillation de questionnement en lien avec l’impact de la recherche. En pratique, cela s’est par exemple traduit par des analyses rétrospectives approfondies, des accompagnements lors de la planification des interventions, des appuis méthodologiques, etc. Embrapa s’est beaucoup concentrée sur la systématisation large de l’analyse d’impact de ses technologies et innovations agricoles, tandis qu’AGROSAVIA a adapté la méthode d’Embrapa à ses propres besoins. Les trois organisations ont développé au fil des années des équipes et ressources dédiées au développement de cette culture. 

Si l’objectif reste le même, les manières pour y parvenir sont donc à moduler en fonction des contextes et des structures organisationnelles propres à chaque institution.

Un écosystème de recherche engagé

Mettre en place une culture de l’impact n’est pas seulement un choix assumé par l’organisme de recherche. Cela se joue aussi via des soutiens structurels et financiers pourvus par l’écosystème de la recherche. Un support nécessaire et qui relève aussi de la responsabilité des bailleurs de fonds, des décideurs politiques ou des administrations publiques.

Lire le Policy Brief n° 66 – Une « culture de l’impact » : qu’est-ce que les organismes de recherche ont à y gagner ?

Impress, une équipe et une méthode au Cirad

Au Cirad, la culture de l’impact se matérialise par une équipe dédiée et par une démarche, toutes deux nommées Impress. L’équipe est composée en particulier d’ingénieurs pédagogiques qui accompagnent les scientifiques dans leurs questionnements. Elle a déjà accompagné plus de 1000 personnes en amont ou en aval d’un projet de recherche. La démarche quant à elle offre des méthodes et des outils qui permettent aux scientifiques de suivre et d’évaluer l’impact de leurs interventions.