Des sols sains pour des systèmes alimentaires neutres en carbone

Vient de sortir 21 novembre 2023
Des experts et expertes du Cirad, de l’IRD et de l’Initiative internationale « 4 pour 1000 » rappellent l’importance capitale de sols sains pour que les systèmes alimentaires atteignent l’ambition zéro émission nette de CO2. A quelques jours du démarrage de la COP 28, ils formulent plusieurs recommandations dans une note d’orientation à l’attention des décisionnaires.
Un agriculteur du centre du Sénégal constate à quel point le sol de son champ est pauvre en matières organiques © Cirad, C. Dangléant
Un agriculteur du centre du Sénégal constate à quel point le sol de son champ est pauvre en matières organiques © Cirad, C. Dangléant

Un agriculteur du centre du Sénégal constate à quel point le sol de son champ est pauvre en matières organiques © Cirad, C. Dangléant

« Les stratégies de maintien du statu quo en matière d’agriculture, d’utilisation des terres et de changement d’usage des terres feront obstacle à la transformation des systèmes alimentaires vers la neutralité en carbone », affirme le groupe de scientifiques dans cette note d’orientation.
Selon eux, le concept de santé des sols est clé dans la transformation des systèmes alimentaires pour contribuer à l’atteinte de l’objectif de zéro émission nette de CO2 d’ici 2050.

La santé des sols est leur capacité continue à fonctionner en tant qu’élément vivant et vital de l’écosystème dont dépendent les services.

 

Les experts et expertes formulent 11 recommandations, structurées en 4 piliers :

Des sols sains assurent un système de production alimentaire durable
  • Réduire la dégradation et restaurer la santé des sols : mieux vaut prévenir que guérir.
  • Évaluer l’état de santé actuel des sols afin de concevoir une planification appropriée de la transformation des systèmes alimentaires : faire ce qu’il faut au bon endroit.
Les pratiques agroécologiques améliorent la santé des sols
  • Diffuser et intensifier les pratiques et approches agroécologiques afin de ne laisser personne de côté.
  • Subventionner les transformations agroécologiques sur le long terme.
  • Ancrer les voies de transformations agroécologiques au sein des politiques publiques.
  • Documenter minutieusement les impacts des pratiques agroécologiques.
La coconception locale rend les pratiques plus efficaces
  • Renforcer les instances multi-acteurs dans les contextes où : des outils de concertation sont mis en œuvre (sciences participatives, laboratoires vivants, outils d’aide à la décision) ; où les compétences de toutes les parties prenantes sont renforcées pour stimuler l’interdisciplinarité et le dialogue multi-acteurs ; et où le partenariat public-privé est stimulé.
Les méthodologies fondées sur la science garantissent une évaluation fiable de la transformation
  • Développer des mesures et des méthodologies de suivi, de reporting et de vérification associées en rassemblant l’expertise et l’expérience de scientifiques, des décideurs et décideuses politiques et d’autres parties prenantes (petits exploitants agricoles).
  • Développer des méthodologies, des mesures et des indicateurs appropriés pour communiquer efficacement sur le concept de santé des sols auprès d’un large public.
  • Combler les lacunes en matière de données et de recherche.
  • Sensibiliser les parties prenantes aux incertitudes inhérentes au processus de décision.

Le renforcement de l’interface science-politique-société et l’investissement dans des solutions fondées sur la connaissance sont au cœur de ces recommandations.

 

La santé des sols à la COP 28

Retrouvez les scientifiques à la COP28 lors d’un événement parallèle intitulé « Santé des sols : un enjeu clé pour la lutte contre le changement climatique et l’amélioration de la productivité agricole ». Il est organisé par le Cirad en partenariat avec l’IRD sur le Pavillon France le vendredi 8 décembre de 9h30 à 11h.