10 % des gaz à effet de serre mondiaux liés aux pertes et gaspillages alimentaires

Science en action 29 septembre 2021
30 à 40 % de la nourriture produite dans le monde serait perdue ou gaspillée. Ce chiffre hallucinant englobe les pertes depuis le champ jusqu’aux poubelles des consommateurs, en passant par les transports, la transformation et la distribution. Dans un monde aussi incertain, nous ne pouvons plus nous permettre autant de gâchis. D’autant qu’il pèse pour 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Au Cirad, cette question décisive traverse plusieurs de nos projets de recherche. En voici quelques exemples.
Les pertes et gaspillages alimentaires sont un sujet phare de la stratégie du Cirad © Eberhard, AdobeStock
Les pertes et gaspillages alimentaires sont un sujet phare de la stratégie du Cirad © Eberhard, AdobeStock

Les pertes et gaspillages alimentaires sont un sujet phare de la stratégie du Cirad © Eberhard, AdobeStock

Le 29 septembre sera célébré la seconde Journée internationale de sensibilisation aux pertes et gaspillages de nourriture. Ce sujet est au cœur des grands enjeux mondiaux actuels. Celui de la sécurité alimentaire évidemment, mais aussi celui du changement climatique. En effet, ces denrées non consommées seraient responsables de 10 % des émissions de gaz à effet de serre produites dans le monde par les activités humaines.

Le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires qui s’est tenu le 23 septembre dernier est le résultat d’un long processus où tous les acteurs étaient invités à proposer des solutions pour des systèmes alimentaires plus durables, inclusifs, justes et sains. La problématique des pertes et gaspillage fait partie des initiatives phares qui ont été retenues à l’issue du processus.

Les pertes et gaspillages alimentaires sont aussi un sujet phare de la stratégie du Cirad. Nos projets s’intéressent à la fois aux pertes post-récolte et au gaspillage alimentaire ainsi qu’à la valorisation des déchets : de la fourche à la poubelle.

Renforcement des systèmes alimentaires africains face au changement climatique et à l’insécurité alimentaire – projet Safoods

R. Belmin, Cirad

R. Belmin, Cirad

L’objectif du projet est d’évaluer les risques liés au changement climatique sur les systèmes alimentaires de fruits et légumes et de co-concevoir des innovations avec les acteurs des filières.
À partir de l’alimentation des consommateurs urbains, l’approche de Safoods consiste à cartographier les chaines alimentaires, à identifier les flux de déchets et les pertes, ainsi que les points critiques où le changement climatique peut menacer ces chaines alimentaires, puis à co-concevoir avec les acteurs des solutions pour remédier aux vulnérabilités identifiées.
Le projet se concentre sur deux villes dans deux pays avec des enjeux de sécurité alimentaire contrastés et un gradient de situations climatiques : Dakar et Ziguinchor au Sénégal, Yamoussoukro et Abidjan en Côte d’Ivoire.
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La bioénergie circulaire au service des PME ouest-africaines – projet Biostar

BioStar vise à améliorer l’approvisionnement énergétique des PME de transformation agroalimentaires d’Afrique de l’Ouest en convertissant leurs résidus en chaleur, force motrice et/ou électricité. Le développement de procédés de valorisation énergétique de leurs résidus va les autonomiser en sécurisant leur approvisionnement énergétique (pour faire fonctionner leurs unités de décorticage, séchage, extraction, étuvage…).
Le projet va contribuer à l’implantation de PME agroalimentaires en zone rurale, au plus près des productions agricoles. Il génèrera ainsi de l’emploi rural, mais limitera surtout les pertes post-récolte. Un véritable fléau quand on sait, d’après la FAO, que les pertes de fruits et légumes sur le lieu de production peuvent atteindre 50 % en Afrique subsaharienne, en grande partie à cause de problèmes logistiques et par manque de moyens pour transformer les récoltes au plus près des zones de production agricole.
Cinq filières agroalimentaires ont été choisies sur leur importance économique dans les pays cibles, sur l’implication massive des femmes et parce qu’elles font l’objet de stratégies nationales pour leur développement durable.
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Un maraichage périurbain agroécologique mutualisé – projet Marigo

Marigo vise le développement de filières maraichères périurbaines agroécologiques en Côte d’Ivoire afin d’assurer une production saine et durable face au changement climatique.
Le projet dresse un diagnostic de la filière maraichère périurbaine, produit des connaissances pluridisciplinaires sur la chaine de valeurs et les systèmes de production agroécologiques et enfin accompagne les acteurs (producteurs, éleveurs, vendeurs et consommateurs) vers une transition agroécologique.
Un volet est spécifiquement dédié à la réduction des pertes quantitatives et qualitatives de légumes. Par exemple, le développement de traitements post-récolte accessibles et innovants permettra de prolonger la durée de vie des légumes sur les marchés locaux.
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