One Forest Summit : le Cirad poursuit son engagement pour les forêts tropicales

Plaidoyer 28 février 2023
Les 1er et 2 mars 2023, chefs d’Etats et représentants de la recherche, de la société civile ou encore du secteur privé se réuniront pour faire naître une ambition commune autour de l’avenir des forêts tropicales. Ce sommet international, le One Forest Summit, aura lieu à Libreville au Gabon. A cette occasion, le Cirad présente, dans une note de position, plusieurs recommandations pour la préservation et la gestion durable de ces trésors de biodiversité.
La forêt de Dindefelo, au Sénégal oriental © R. Belmin, Cirad
La forêt de Dindefelo, au Sénégal oriental © R. Belmin, Cirad

La forêt de Dindefelo, au Sénégal oriental © R. Belmin, Cirad

Forêts humides, sèches, marécageuses ou encore mosaïques de cultures et forêts : les forêts tropicales se présentent sous différentes formes. A l’échelle internationale, elles hébergent 80 % de la biodiversité terrestre. Elles jouent par ailleurs un rôle déterminant dans les processus d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.

Des menaces majeures pèsent toutefois sur leurs fonctionnalités, aussi bien écologiques que sociales et économiques. Les activités humaines génèrent en effet de nombreux dégâts, comme la déforestation et la dégradation forestière. En outre, les changements rapides de températures ou l’évolution des régimes pluviométriques affectent la séquestration du carbone et la préservation de la biodiversité.

Pour répondre à ces défis globaux, les décideurs et gestionnaires des forêts devront sortir des logiques de rente et s’orienter vers des politiques d’aménagement du territoire et de gestion des ressources en faveur à la fois des populations et du bien commun. Une transition que le Cirad et ses partenaires souhaitent accompagner via la reconnaissance de la valeur des forêts tropicales aux yeux des usagers concernés.

La recherche forestière doit donc se vouloir ambitieuse, interdisciplinaire, participative et transformative. Le Cirad croit fermement à une recherche tournée vers l’action et la mise en place de solutions, favorisant la conservation des systèmes forestières tropicaux au bénéfice des populations rurales et de la société en général.

Dans sa note de position, le Cirad développe cinq grandes orientations pour l’avenir des forêts tropicales :

  • Considérer les forêts tropicales comme des enjeux spécifiques de développement : au-delà de l’aspect écologique, les forêts constituent aussi des ressources économiques et sociales qui répondent à des besoins immédiats et vitaux pour de nombreuses populations. L’aménagement des forêts doit donc inclure ces activités et usages.
  • Prendre en compte la diversité des situations : les forêts tropicales sont plurielles et complexes. Il n’existe aucune solution unique : chaque socio-écosystème doit être suivi selon ses particularités.
  • Penser l’aménagement des forêts de façon contextualisée et multi-échelle : outre le contexte, les forêts se comprennent aussi différemment selon les échelles. De l’arbre au territoire, les fonctionnements évoluent : il est nécessaire de les comprendre et d’en organiser la gouvernance avec toutes les parties prenantes.
  • Favoriser une approche territoriale pour une gestion durable des milieux forestiers : si les solutions sont multiples et localisées, l’enjeu de la préservation des forêts tropicales est quant à lui universel. A ce titre, la gestion de ces forêts doit être pensée via les notions de biens publics et prendre en compte différents éléments de l’approche territoriale. Par exemple : les sols, les ressources hydriques, les arbres ou encore les paysages sont des biens communs ; d’un autre côté, les revenus des ménages, le bien-être et l’emploi relèvent de la notion de biens privés. 
  • Promouvoir une gouvernance participative : les forêts tropicales ne se réduisent pas à des systèmes biologiques. Elles sont incluses dans des logiques économiques et des dynamiques sociales qui résonnent à l’échelle locale comme internationale. Leur dégradation témoigne de nos incapacités à articuler ces différentes logiques. Face aux défis actuels, les Etats, les communautés concernées, le secteur privé et tout un ensemble d’acteurs des territoires doivent inventer de nouvelles formes de gouvernance. La recherche forestière aura pour rôle d’accompagner et d’évaluer ces réseaux tâtonnants, et d’assurer leur caractère intersectoriel, engagé et multi-échelle.
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