Un Forum mondial de l’eau 2022 tourné vers l’action et les solutions

Événement 14 mars 2022
Du 21 au 26 mars 2022 à Dakar, au Sénégal, aura lieu le 9e Forum mondial de l’eau. Tourné vers les solutions, ce « Forum des réponses » vise à recueillir et soutenir les initiatives qui ont des forts impacts socio-économiques, politiques et environnementaux sur la vie des populations. Le Cirad y participe via la labellisation de trois projets d’envergure présentés au cours du forum, et interviendra lors de deux sessions dédiées à l’agroécologie.
Des dizaines de tuyaux reliés à des motopompes vident progressivement la nappe phréatique de Darou Khoudoss (Sénégal). A ce rythme, l'eau risque de manquer d'ici 20 ans © R. Belmin, Cirad
Des dizaines de tuyaux reliés à des motopompes vident progressivement la nappe phréatique de Darou Khoudoss (Sénégal). A ce rythme, l'eau risque de manquer d'ici 20 ans © R. Belmin, Cirad

Des dizaines de tuyaux reliés à des motopompes vident progressivement la nappe phréatique de Darou Khoudoss (Sénégal). A ce rythme, l'eau risque de manquer d'ici 20 ans © R. Belmin, Cirad

Face à une raréfaction et une dégradation des ressources en eau quasi généralisée, le Forum mondial de l’eau de Dakar mettra en avant les actions concrètes et les solutions pour préserver cette ressource précieuse à travers le monde. A ce titre, une soixantaine de projets internationaux ont reçu le label « Initiative Dakar 2022 ». 

« Ce 9e forum mondial de l’eau est orienté vers les solutions et l’action, souligne Caroline Lejars, chercheuse en sciences de gestion au Cirad et directrice adjointe de l’unité de recherche G-EAU. Il fait une large place à l’eau et au développement rural et met en avant l’agroécologie et les processus participatifs pour améliorer la gouvernance de l’eau et des sols et concevoir collectivement de politiques publiques efficaces pour préserver ces ressources ».

Trois projets, dans lesquels le Cirad est impliqué, labellisés « Initiative Dakar 2022 »

Au cœur de ces labellisations : la participation des populations et la construction collective de réponses adaptées aux différents territoires. Retrouvez ici la liste des projets labellisés, dont PACTE, MASSIRE et COSTEA dans lesquels le Cirad est impliqué.

PACTE : Programme d’adaptation au changement climatique des territoires vulnérables de Tunisie

Entre 2019 et 2021, plus de 100 événements publics ont été organisés à travers cinq gouvernorats de Tunisie (Bizerte, Kairouan, Le Kef, Sidi Bouzid et Siliana). Réunissant plus de 3000 participants (citoyens, agriculteurs, élus locaux, agents de l’administration, acteurs de la société civile et du secteur privé, scientifiques), le projet PACTE a collecté 11 000 propositions d’actions, dont 3000 directement liées à l’eau potable et l’irrigation. Des comités ont ensuite participé à l’élaboration de plans d’aménagement du territoire, facilitant la mise en œuvre de politiques de décentralisation efficaces et adaptées aux besoins locaux.

 
MASSIRE : Innover pour mieux gérer la ressource en eau dans les territoires sud au Maghreb

Suite à un accroissement rapide des activités agricoles, plusieurs régions rurales du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie font désormais face à une déplétion et une pollution de leurs ressources en eau. Pour répondre aux enjeux d’égalité et de durabilité de cette crise de l’eau, le projet MASSIRE ambitionne de s’appuyer sur les petits agriculteurs familiaux pour mettre à jour des systèmes d’innovations agricoles et ruraux plus durables et justes. Parmi les priorités du projet : la formation et la mise en réseau des jeunes ruraux issus de l’agriculture familiale ; mais aussi l’accès aux technologies et aux services.

L’initiative COSTEA : Comité Scientifique et Technique Eau Agricole

Le Cirad participe à plusieurs projets de l’initiative COSTEA, dont l’ensemble de la démarche a été labellisée, parmi lesquels le projet COSTEA zones inondables (Aménager et Gérer les Plaines Inondables dans un Contexte de Changement Global). Ce dernier s’intéresse au le développement de solutions basées sur la nature pour maitriser les risques environnementaux dans la plaine du Gharb au Maroc. La région est régulièrement victime de sécheresses estivales, d’intrusions salines ou encore de crues hivernales. Le développement de l’agriculture intensive irriguée a également introduit de nombreuses pollutions, qui pèsent aujourd’hui sur la santé et la durabilité des systèmes. COSTEA zones inondables souhaite sensibiliser les agriculteurs, mais aussi les acteurs institutionnels, aux bénéfices socio-économiques et environnementaux de solutions basées sur la nature, notamment via l’agroécologie.


Deux sessions mettant en avant l’eau et l’agroécologie

Lors du forum, le Cirad participera à deux sessions sur l’agroécologie. L’une, se focalisera sur les pratiques agroécologiques en systèmes irrigués : bénéfices, mise en œuvre et diffusion. L’autre portera sur l’utilisation productive de l’eau par les paysans, avec une contribution du Cirad sur la santé de l’eau.

Le 23 mars de 10h45 à 12h15 (heure de Dakar)

Caroline Lejars participa à une session organisée par la FAO sur la place de l’irrigation dans la transition agroécologique. Cette session explorera les bénéfices des pratiques agroécologiques dans différents systèmes d’irrigation et fera le point sur leurs effets en termes de transformation des systèmes alimentaires et protection de la diversité des écosystèmes. Plusieurs pratiques agroécologiques permettant de répondre aux pénuries d’eau seront également présentées et mises en débat. Il sera enfin question de leur mise en œuvre et de leur diffusion.

Le 24 mars de 13h30 à 15h (heure de Dakar)

Amandine Hertzog, géographe au Cirad, présentera le projet Santés &Territoires qui est mis en œuvre sur trois sites au Laos, Bénin et au Sénégal sur le lac de Guiers. Ce projet associe approches intégrées de la santé et pratiques agroécologiques pour préserver l’environnement et en particulier la ressource en eau. « Il postule que l’état de santé d’un territoire donné, voulu par les acteurs, peut être mobilisé en tant que “Commun” pour définir les actions à mener dans le cadre de la transition agroécologique », précise Amandine Hertzog. En associant le cadre « One Health » à celui de la transition agroécologique, les chercheurs formulent l’hypothèse qu’il sera possible d’améliorer la santé des territoires dans lesquels se déroule le projet. 

Pour en savoir plus : consulter le programme détaillé du forum