Des démarches participatives pour penser la gestion de l’eau et des territoires

Vient de sortir 1 septembre 2021
Le Cirad avec INRAE a développé depuis presque 20 ans une expertise sur les approches participatives. Alors que l’interpellation démocratique du citoyen est dans une dynamique exponentielle, les scientifiques des deux institutions viennent de publier un numéro thématique de la revue Sciences Eaux & Territoires sur le sujet. Il rend compte de la diversité des pratiques et des méthodes employées pour faire participer différents acteurs à la gestion de l’eau et des territoires.
Échanges autour d'une carte en 3D à Kef (Tunisie) dans le cadre du projet Pacte @ E. Hassenforder, Cirad
Échanges autour d'une carte en 3D à Kef (Tunisie) dans le cadre du projet Pacte @ E. Hassenforder, Cirad

Échanges autour d'une carte en 3D à Kef (Tunisie) dans le cadre du projet Pacte @ E. Hassenforder, Cirad

« De plus en plus de chercheurs, de gestionnaires publics et privés et de politiques veulent mettre en place des démarches participatives, mais ils ne savent pas forcément par où commencer, quels outils et démarches utiliser, ni comment les évaluer », note Emeline Hassenforder, chercheuse spécialiste des approches participatives au Cirad et coordinatrice de ce numéro thématique.

La gestion de l’eau et le développement territorial n’échappent pas à cette tendance. Pour certains gestionnaires, l’objectif est de recueillir des propositions des habitants et d’être à l’écoute des usagers. Pour d’autres, il s’agit de créer du dialogue et de trouver un consensus sur un territoire pétri de tensions. Pour d’autres encore, l’ambition est de faire accepter un projet et de respecter les obligations règlementaires en termes de participation citoyenne.

Coordonné par Emeline Hassenforder du Cirad et Nils Ferrand d'INRAE, ce numéro thématique ambitionne d’illustrer la diversité des pratiques et des méthodes employées pour faire participer les différents acteurs, citoyens et parties prenantes, à la gestion de l’eau et des territoires.  Trois entrées de lecture sont ainsi proposées.

Une entrée thématique

Pollutions diffuses, eaux souterraines, réutilisation des eaux usées traitées, inondations, assainissement… Découvrez des expériences participatives dans un champ spécifique de la gestion de l’eau ou du développement territorial.

 

 

Une entrée méthodologique

Jeux de rôles, prospective, observatoires, ingénierie de la participation, planification participative… Explorez différentes approches participatives mobilisables pour associer une multiplicité d’acteurs à la prise de décisions.

 

 

Une entrée géographique

Brie, Charente, Drôme, Adour, Cèze, Têt, Luberon, Sénégal, Tunisie, Nouvelle-Calédonie, Cameroun… Si vous vous intéressez à une zone géographique particulière ou si vous souhaitez au contraire aller voir ce qui se fait ailleurs.

 

L’approche COOPLAGE pour décider et changer durablement, en autonomie

La plupart des méthodes participatives présentées dans ce numéro thématique proviennent d’une approche développée depuis 2003 par des scientifiques du Cirad et d’INRAE de l’unité mixte de recherche « Gestion de l’eau, acteurs et usages ». Cette approche s’intitule COOPLAGE (Coupler des Outils Ouverts et Participatifs pour Laisser les Acteurs s’adapter pour la Gestion de l’Environnement).
Elle a été mise en place sur de nombreux territoires en France et à l’international afin d’accompagner la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de démarches participatives dans la décision publique. Centrées initialement sur la gestion de l’eau dans les territoires, ces expériences se sont étendues à des questions plus larges : développement durable, pauvreté, aménagement du territoire, gouvernance et transitions. Elles ont été mises en place avec des gouvernements, des institutions gestionnaires de milieux, des organisations non gouvernementales, des agences publiques, des groupes citoyens, des bureaux d’étude et d’autres scientifiques.
Tout au long de ce numéro thématique, l’approche COOPLAGE est discutée, critiquée et mise en perspective par des témoignages d’acteurs de terrain et l’ouverture à d’autres approches participatives.