Traditional ecuadorian food market selling agricultural products and other food items in Cuenca, Ecuador, South America. © Curioso, Adobe Stock

Horticulture

La filière horticulture du Cirad regroupe les plantes cultivées pour la production de fruits, de légumes, de feuilles, les plantes aromatiques et les plantes médicinales. Elle exclut les plantes légumineuses à grosses graines ou légumes secs (arachide) ainsi que les plantes ornementales.

Chiffres clés

952 millions de tonnes de fruits sont produits chaque année dans le monde.
1 200 millions de tonnes de légumessont produits chaque année dans le monde.
Le marché mondial des fruits et légumes (1 376 milliards de dollars) vaut dix fois celui des céréales et dépasse celui de la viande (1 078 milliards). [Données Data Bridge 2024]

Ces chiffres sont un reflet très parcellaire de la filière, du fait de l’importance de productions consommées au plan local ou régional, qui ne sont pas comptabilisés dans les statistiques nationales. Dans la plupart des pays tropicaux, les fruits et légumes sont produits par de petites exploitations familiales, qui alimentent les marchés locaux, nationaux et même internationaux. Les grandes exploitations sont plutôt orientées vers la vente en supermarché et vers l’exportation.

La filière en cinq caractéristiques

  • Diversité des espèces et des biologies (semences ou plants, annuelles ou pérennes) au sein-même des fruits et des légumes (légumes-fruits, légumes-feuilles, légumes-racines, etc.).
  • Périssabilité des produits horticoles frais, sensibles à une multitude de ravageurs et maladies.  Les pertes et gaspillages sont estimés entre 30 et 50 % de la production mondiale de fruits et légumes.
  • Activités locales et régionales souvent informelles, et surtout multisites, et multiacteurs (de tailles souvent très réduites) échappant largement aux données statistiques, aux réglementations et aux décisions politiques, tant en amont (e.g. gestion des semences et plants) qu’en aval de la filière (e.g. commerce transfrontalier).
  • Sensibilité des fruits, légumes, plantes aromatiques etc. aux pressions sanitaires. Les critères de qualité et d’aspect, liés à leur fraicheur, conduisent à un usage important de pesticides, naturels ou de synthèse. Le secteur horticole est ainsi l’un des plus gros consommateurs de pesticides chimiques et génère des coûts cachés environnementaux (écotoxicologie) mais également de santé de plus en plus significatifs.
  • Forte dépendance à l’approvisionnement en eau. Dans certains contextes du Sud, l’épuisement des ressources en eau ainsi que les pollutions des eaux et des sols qui accompagnent les productions horticoles intensives (bananes, agricultures péri-urbaines) soulèvent de nombreuses controverses. La transition agroécologique représente un enjeu essentiel pour produire plus et mieux.

Grands enjeux pour le Cirad

Appuyer la transition agroécologique de la filière

Étant donné les spécificités de la filière horticulture, le Cirad œuvre à la transition agroécologique de la filière. Il s’agit, plus spécifiquement, de :

  • Coconcevoir des systèmes de production plus diversifiés et basés sur les services écosystémiques qui peuvent être plus résilients face aux risques climatiques, sanitaires et économiques, et moins dépendants des intrants et ressources externes
  • Gérer dans la durée la fertilité des sols, les ressources en eau et les ressources naturelles non renouvelables (énergies fossiles, ressources minérales) nécessaires à la production et à l’utilisation des produits horticoles.
  • Réussir à concilier low- et high-technologies pour s’adapter aux contextes multiples et répondre aux exigences de qualité sanitaire, nutritionnelle et sensorielle.

Coconcevoir et développer des systèmes alimentaires plus durables

Le défi consiste à trouver des solutions qui limitent les risques socio-économiques des producteurs tout en assurant aux consommateurs l’accessibilité à des produits sains, appétents et bon marché, tout en respectant l’environnement.

  • Contribuer à des systèmes alimentaires sains en limitant l'utilisation de produits chimiques de synthèse et en valorisant la biodiversité locale.
  • Inventer des systèmes qui permettent aux producteurs d’avoir des revenus décent (p. ex. : mettre en œuvre des stratégies permettant de limiter les pertes pendant la culture et post-récolte, garantissant ainsi aux produits horticoles les qualités sanitaire (sans utilisation de pesticides et sans contamination biologique ou chimique), organoleptique et nutritionnelle demandées par le marché. 
  • Garantir des emplois décents (statuts, création d’emploi, emploi des femmes, emploi des migrants) tout au long de la filière. Cela passe par la réglementation, la professionnalisation, la reconnaissance des activités.
  • Travailler sur la valeur et la qualité des produits : Certification, semences, bio, label, etc.