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L'approche One Health pour prévenir le risque d'épidémie de grippe aviaire
La France a connu une épidémie de grippe aviaire sans précédent en 2021-2022, conduisant à l’abattage préventif de 21 millions de volailles, et à un coût d’un milliard d’euros. Les éleveurs sont en « grande souffrance » selon les mots de Véronique Loyer, représentante de la société civile au COVARS.
« Plusieurs cas de contaminations directes d'oiseaux infectés vers des mammifères ont été détectés en France, et en Espagne, fin 2022, au sein d’un élevage de visons », a signalé Thierry Lefrançois, co-pilote de l’avis, vétérinaire au Cirad, lors du point presse organisé par le COVARS le 12 juin*. Face à cette situation, l’Europe a autorisé la vaccination des volailles : elle concernera les canards en France à partir d’octobre. « La vaccination est un outil complémentaire des mesures de biosécurité », telles que la désinfection des locaux, des outils contaminés,...
Le COVARS a rappelé la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS), aux éleveurs et personnes en contact des oiseaux domestiques et sauvages, de se faire vacciner contre la grippe saisonnière, en raison du risque de transmission de la maladie vers l’humain, et d’éventuelles recombinaisons du virus. Sur ce point, le COVARS s’est voulu rassurant : ce risque de réassortiment du virus reste faible et « il n’y a pas de cas avéré de contamination entre humains », a rappelé Thierry Lefrançois.
Le COVARS a appelé à accroître la surveillance des oiseaux en impliquant les personnes les plus régulièrement à leur contact : éleveurs, personnels des abattoirs, chasseurs, ornithologues, agents de terrain de différents organismes, etc.
Le virus H5N1 causant la maladie circule parmi de nombreuses espèces migratrices, dont les routes migratoires sont fortement impactées par le changement climatique. « Les oiseaux migrateurs restent plus longtemps en zone tempérées et montent plus au Nord », a noté Patrick Giraudoux, éco-épidémiologiste. « Ce virus s’endémise depuis 2 ans dans la faune aviaire française », a souligné Bruno Lina, virologue, copilote de l’avis.
Considérant la circulation du virus H5N1 en Europe mais aussi en Amérique du Sud et du Nord, les membres du COVARS ont rappelé l’importance de travailler sur le H5N1 à l’échelle européenne et internationale. « Il s’agit de collaborer sur plusieurs aspects de la surveillance : à la fois dans les élevages, aux interfaces oiseaux domestiques/oiseaux sauvages et chez les humains dans une approche One Health », précise Thierry Lefrançois.
* Sont intervenus le 12 juin :
- Brigitte Autran, présidente du COVARS, immunologiste
- Thierry Lefrançois, co-pilote de l’avis, vétérinaire
- Patrick Giraudoux, éco-épidémiologiste
- Bruno Lina, co-pilote de l’avis, virologue
- Denis Malvy, infectiologue
- Véronique Loyer, représentante de la société civile