Podcast | Belém : le bilan - S.7 Ép. 6

Une semaine après la COP de Belém, que peut-on déjà en dire ? Sur quoi ont porté les discussions en matière d'agriculture, d'alimentation ? Et surtout, après plusieurs années marquées par l'absence de manifestation publique, la COP climat s'est-elle réconciliée avec la société civile ?

Décryptage avec Marie Hrabanski

Chercheuse en sciences politiques au Cirad, Marie Hrabanski suit les négociations internationales sur le climat depuis plus de sept ans, en s'intéressant à la manière dont sont traitées les questions agricoles et alimentaires. Cette année, pour la première fois, les textes relatifs aux systèmes alimentaires mentionnent l'agroécologie, au même titre que la climate smart agriculture. Face aux changements climatiques, ces deux modèles agricoles semblent s'opposer. D'un côté, une agroécologie transformatrice, qui se base sur les fonctionnements des écosystèmes et la préservation des ressources naturelles, et qui intègre des questions de justice climatique. De l'autre, une agriculture qui se veut à la pointe de la technologie, offrant des solutions techniques aux problématiques climatiques, sans chercher à transformer en profondeur les systèmes de production.

Une opposition qui n'est pas toujours vraie, pour Marie Hrabanski : les pratiques agroécologiques peuvent inclure des éléments techniques ou technologiques, et à l'inverse, des pratiques attribuées à la climate smart agriculture peuvent aussi intégrer une approche plus holistique et s'inspirer de la biodiversité. Pour les agricultures familiales cependant, les premiers résultats de la recherche penchent vers l'agroécologie, comme la stratégie la plus efficace pour améliorer l'atténuation et l'adaptation des systèmes agricoles aux changements climatiques.