Promouvoir une intensification écologique et inclusive des chaînes de valeur pour l’approvisionnement durable en lait en Afrique.

01/12/2022
Le projet Africa-Milk soutient la co-conception et la mise en œuvre d'innovations techniques et organisationnelles pour augmenter et sécuriser l'approvisionnement en local en lait. Tour d’horizon des principaux résultats et changements induits à l’issue du projet.

Traite manuelle des vaches à Bobo-Dioulasso. © Eric Vall, Cirad

En Afrique, la demande de produits laitiers augmente. Cependant, les transformateurs rencontrent des difficultés à s'approvisionner en lait local en matière de volume, de régularité et de qualité. La durabilité de la production laitière, la contribution du lait à la sécurité alimentaire et l'inclusion des producteurs laitiers dans les chaînes de valeur, en particulier les femmes et les jeunes, deviennent des enjeux majeurs.

Les études de base au niveau des exploitations ont identifié 5 types de systèmes d'élevage laitier, dont 3 se sont révélés très prometteurs d'un point de vue agroécologique. Les études de base au niveau de la collecte du lait ont identifié 3 types de systèmes de collecte du lait, avec des innovations organisationnelles souvent prometteuses testées par les acteurs locaux pour améliorer l'efficacité de la collecte et l'inclusion des éleveurs laitiers.

Le projet a rejoint deux plateformes d'innovation laitière (PILs) existantes, a initié huit PILs, dont six ont été effectivement mis en place. Les huit PIL étaient actives à la fin du projet. Les chercheurs ont délivré une démarche d'accompagnement à la co-conception de l'innovation dans une perspective technique ou organisationnelle. Les résultats obtenus incluent :

  • Des innovations organisationnelles avec les PILs afin d'accroître l'efficacité et l'inclusivité des systèmes de collecte du lait à travers: La cartographie des itinéraires de collecte du lait (Sénégal) ; des scénarios utilisant des outils (maquettes, jeux sérieux) pour améliorer les conditions de collecte (Sénégal, Madagascar) ; et des actions de renforcement des capacités des éleveurs en matière d'hygiène et de qualité de la gestion du lait (Madagascar) ou du paiement du lait basé sur la qualité (Kenya).
  • Des innovations techniques avec des producteurs de lait membres des PILs afin d'augmenter la production de lait au niveau de la ferme dans une perspective agroécologique. Au Burkina Faso, à Madagascar et au Kenya, le projet a coconçu un système d'alimentation des vaches laitières basé sur une diversité de fourrages de qualité avec un niveau élevé de protéines brutes. Au Sénégal, à Madagascar et au Burkina Faso, le projet a testé avec des agents de vulgarisation un outil de rationnement des vaches laitières pour délivrer des conseils techniques et économiques adaptés aux éleveurs laitiers.

Le projet a également fourni une méthodologie de « récolte des changements de pratiques » (RDCP) pour évaluer les changements tangibles liés aux activités du projet. La mise en œuvre de cette méthodologie a révélé de nombreux changements de pratiques que les personnes indépendantes interrogées (personnes qui connaissent le projet, mais qui n'ont pas participé ou bénéficié du projet) ont confirmé :

  1. Augmentation de la production de vaches laitières avec des fourrages de haute qualité ;
  2. Augmentation de la production des fermes laitières pendant la saison sèche avec des systèmes d'alimentation appropriés ;
  3. Réduction des pertes de lait et du gaspillage grâce à de meilleures pratiques de traite hygiéniques ;
  4. Extension de la collecte du lait dans les zones prometteuses, y compris les agriculteurs éloignés ;
  5. Implication des femmes et des jeunes dans les PIL ;

Africa-Milk a également contribué à la formation et au renforcement de capacité de nombreux jeunes chercheurs : 3 thèses de doctorat, 22 thèses de master, et 6 autres types de diplômes.

Le projet Africa-Milk a été mené de 2018 à 2022 dans le cadre du programme LEAP-Agri sur un financement conjoint de l’Agence Française de Développement (France), du Ministry of Education Science and Technology (Kenya) et du Ministry of Economic Affairs, Agriculture and Nature Knowledge Department (The Netherlands).

Le consortium comprenait des organismes de recherche africains (ISRA, INERA, UoN, FIFAMANOR), WUR et CIRAD en Europe, tous ayant une expérience sur la production laitière africaine, et neuf transformateurs dans quatre pays (Sénégal, Burkina Faso, Kenya, Madagascar), couvrant une variété de contextes agro-climatiques et de production.

LEAP-Agri est une initiative conjointe Europe Afrique de recherche et d'innovation liée à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l'agriculture durable. 30 partenaires, dont 24 Ministères et Agences de Financement de 18 pays européens et africains, décident d'unir leurs forces pour construire et cofinancer un projet ERA-Net avec un soutien financier de la Commission Européenne.