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AFRICAM : vers une coordination nationale autour des enjeux zoonotiques au Cameroun
Campagne de collecte d’échantillons sur un élevage d’aulacodes dans la Région du Centre. © F. Jori
Au Cameroun, AFRICAM est porté officiellement par le Programme national de prévention et de lutte contre les zoonoses émergentes et réémergentes (PNLPZER). Il s’inscrit dans le cadre de l’initiative Preventing ZOonotic Disease Emergence (PREZODE) et implique 17 partenaires issus du milieu de la recherche en santé humaine, animale et environnementale.
Rassembler les acteurs de la santé de la faune sauvage
Ferran Jori, Point focal Cameroun du projet AFRICAM, a rencontré les institutions clés impliquées dans la surveillance de la santé de la faune sauvage notamment le Laboratoire national vétérinaire (LANAVET), l’IRAD, le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), le Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA) ainsi que le Programme national de prévention et de lutte contre les zoonoses émergentes et réémergentes (PNLPZER). Il a aussi échangé avec des partenaires internationaux engagés dans des projets similaires sur la gestion de la faune sauvage tels que le Centre de recherche forestière internationale et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF), à travers le projet Sustainable Wildlife Management-SWM, et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) via le projet INtact and effectively managed FORests and BIOdiversity-INFORBIO, afin d’identifier des synergies potentielles entre ces projets au Cameroun
Cette mission avait pour objectif de :
- Rencontrer des partenaires du projet AFRICAM.
- Faire le suivi et appuyer des activités de recherche.
- Visiter certains élevages de rongeurs autour de Yaoundé.
- Explorer la possibilité d’organiser, en 2026, une réunion nationale sur la surveillance de la faune sauvage au Cameroun.
Il y a beaucoup d’initiatives pertinentes sur la santé de la faune au Cameroun, mais peu de coordination formelle entre elles. L’enjeu, désormais, est de les faire dialoguer.
Cette volonté de structuration se traduit aussi dans l’accompagnement de jeunes scientifiques. En effet, deux étudiants Camerounais impliqués dans les axes du projet sont actuellement encadrés par le chercheur : Isaac Dah, dont les travaux portent sur la « Caractérisation du risque zoonotique lié à l’utilisation des rongeurs comme source de protéines au Cameroun » et Laurent God-Yang, qui travaille sur la « Surveillance des maladies zoonotiques de la faune sauvage du Nord-Cameroun ».
Anticiper les épidémies en surveillant les maladies zoonotiques
En parallèle de cette ambition de coordination, le projet AFRICAM s’appuie sur un important travail de terrain déjà engagé, qui permettra de mieux comprendre la circulation des maladies zoonotiques au Cameroun. Ainsi, dans le Nord du pays, 160 échantillons d’animaux sauvages issus de la chasse sportive ont été collectés en vue d’une analyse ciblée sur des maladies comme la tuberculose bovine, la brucellose ou encore la fièvre hémorragique Crimée-Congo.
Dans les régions du Centre et de l’Ouest, plus de 700 échantillons de rongeurs issus de la chasse, de l’élevage (aulacodes, cobayes, rats de Gambie), ou capturés dans les champs de culture et autour des habitations, ont été prélevés. Ces animaux, souvent en contact étroit avec les populations, pourraient constituer un maillon clé dans la chaîne de transmission.
Au Sud, dans la zone de Campo, une campagne d’échantillonnage menée avec l’Université de Dschang a permis de prélever 160 animaux domestiques et sauvages dans plusieurs villages de l’arrondissement (Campo-ville, Campo-beach, Mintom, Doumassi, Akak).
Enfin, toujours dans le cadre d’un suivi épidémiologique, 346 glossines (mouches tsé-tsé) ont été capturées en collaboration avec l’Université de Dschang dans la région de Campo (Région du Sud) afin d’identifier la présence d’agents pathogènes circulant dans le sang animal, au-delà de la seule maladie du sommeil.
Tous ces échantillons seront analysés à l’aide de méthodes sérologiques et moléculaires, afin de détecter d’éventuelles zoonoses et de construire des stratégies nationales de prévention. Les résultats issus du projet permettront de :
- Informer les populations sur les risques zoonotiques.
- Eclairer les politiques publiques.
- Mieux appréhender les risques sanitaires liés à certaines activités.
- Concevoir des programmes de prévention adaptés aux réalités locales.