Prévenir l’émergence de maladies zoonotiques en Afrique et au Cambodge - AFRICAM

La finalité du projet AfriCam est de contribuer à la réduction du risque d'émergence de pathogènes zoonotiques à potentiel épidémique dans un contexte de changements environnementaux, climatiques, sociaux et d'inégalités de genre, en cohérence avec l'initiative PREZODE (Preventing ZOonotic Disease Emergence). Il vise plus spécifiquement à appuyer le Cambodge, le Cameroun, la Guinée, Madagascar et le Sénégal dans leurs stratégies et politiques nationales à l'interface des santés humaine, animale et environnementale.
La santé humaine, animale et environnementale est interconnectée © R. Belmin, CIRAD
La santé humaine, animale et environnementale est interconnectée © R. Belmin, CIRAD

La santé humaine, animale et environnementale est interconnectée © R. Belmin, CIRAD

Enjeux

Le projet AfriCam est la première tranche du programme Preacts (PREZODE in action in the global South), co-piloté par le Cirad et l’IRD. Il matérialise le premier volet opérationnel de l’initiative PREZODE au profit des pays du Sud, qui sont les plus confrontés aux émergences de maladies zoonotiques. Lancée en 2021, l’initiative PREZODE vise la prévention de l’émergence de zoonoses via la construction de socio-écosystèmes résilients, durables et économiquement viables. PREZODE repose sur l’approche « One Health », « Une seule santé », qui englobe la santé humaine, la santé animale et la santé de l’environnement.

Le projet AfriCam a été élaboré dans l’objectif de répondre aux besoins nationaux des cinq pays ciblés, parmi lesquels :

  • Renforcer les connaissances sur les risques d’émergences de zoonoses à l’interface homme-animal-écosystème, en fonction des contextes socio-culturels, de l’environnement et des usages et contraintes socio-économiques locales ;
  • Identifier, surveiller et réduire ces risques en développant, avec les acteurs de première ligne, des stratégies de surveillance à l’échelle locale, dans l’optique d’alimenter les politiques publiques à une échelle plus globale ;
  • Comprendre les inégalités de genre dans l’émergence des maladies zoonotiques afin de mieux les prendre en compte dans les stratégies de prévention et de réduction des risques ;
  • Renforcer les capacités de gestion des risques au niveau des territoires, en appuyant les acteurs et initiatives locales existantes ;
  • Renforcer les capacités et l’inclusion des organisations locales en s’appuyant sur les sciences participatives et la mise en place d’un dialogue permanent entre sciences-société-politique ;
  • Renforcer les partenariats et promouvoir les collaborations entre initiatives et secteurs, en s’appuyant sur les outils existants et/ou développés dans le cadre d’autres projets.

Afin d’ancrer durablement les solutions de prévention dans les contextes locaux, la méthodologie du projet sera participative. Les activités seront ainsi portées par un large consortium de partenaires rassemblant opérateurs de recherche publics, privés, universités, organisations de la société civile et autorités compétentes de chacun des cinq États.

Descriptif

Le contenu du projet s'appuie sur un processus de co-construction en trois temps.

Premièrement, il s'inscrit dans la démarche de l'initiative PREZODE, qui a su mobiliser des acteurs de tous secteurs pour jeter les bases de la théorie du changement désirée via l’organisation d’ateliers régionaux en 2021 et la définition d’un agenda stratégique partagé.

Dans un second temps, des analyses de contexte réalisées dans chacun des cinq pays ont permis de mettre en évidence des axes de travail pertinents, servant de base à une discussion avec les autorités compétentes, les instituts de recherche et les acteurs de la société civile.

Enfin, un processus de concertation avec chacun des partenaires nationaux a été mis en place afin de définir les problématiques et activités les plus pertinentes, sur la base des priorités identifiées par les partenaires locaux, aboutissant à la finalisation de cadres d'intervention spécifiques à chaque pays. Ces cadres d'intervention détaillés sont voués à être affinés et ajustés durant les six premiers mois du projet.

Ainsi, les déclinaisons nationales du projet s'inscriront, en fonction des besoins nationaux, dans le cadre des quatre composantes suivantes :

  1. Évaluation des risques d'émergence de maladies zoonotiques ;
  2. Réduction du risque par la définition de stratégies de prévention ;
  3. Mise en œuvre des stratégies de surveillance et de détection précoce ;
  4. Animations scientifiques transversales.

La maîtrise d'ouvrage du projet AfriCam est assurée conjointement par le Cirad et l'IRD. Le Cirad coordonne les composantes à Madagascar et au Sénégal, tandis que l'IRD coordonne le projet au Cambodge, en Guinée et au Cameroun. La coordination globale est assurée par le Cirad.

Résultats attendus

  • Des risques identifiés et réduits : dans les localités pilotes du projet, un état des lieux des pratiques est réalisé avec les populations et les éleveurs locaux, afin de déterminer ensemble les facteurs de risque. Quelles sont les interactions de l’homme avec son environnement ? Quels sont les impacts sanitaires associés ? Comment les réduire ?
  • Des stratégies de prévention adaptées aux contextes locaux : sur la base des risques identifiés, les acteurs locaux définissent des stratégies adaptées à leurs besoins, à leurs contraintes et à leur environnement, dans une optique de socio-écosystèmes résilients ;
  • Des systèmes d’alerte communautaires renforcés : l’engagement des populations locales et des acteurs de terrain est indispensable. La surveillance participative, complémentaire à la surveillance épidémiologique classique, est donc essentielle ; 
  • Des plateformes de dialogue science-société-politique pérennisées : pour agir rapidement, il est fondamental de partager les informations entre les différentes échelles, d’assurer l’engagement des acteurs à tous les niveaux et d’éclairer les décisions de politiques publiques, y compris en matière d’inégalités de genre face aux émergences.
Partenaires contractuels : IRD et 34 partenaires dans les pays du projet (organismes de recherche, ONG et organisations gouvernementales du Cameroun, de Guinée, Madagascar, du Sénégal, et du Cambodge).