Le projet LIDISKI distingué par la FAO pour ses innovations en santé animale au Nigeria

Résultats & impact 16 octobre 2025
Le projet LIDISKI, coordonné par le Cirad et financé par l’initiative Desira de l’Union européenne, vient d’être récompensé par la FAO pour sa contribution aux systèmes d’élevage durables et au développement rural du Nigeria. Cette distinction reconnait l'excellence technique du projet en matière d'innovation. Elle a été décernée hier à Rome, au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, dans le cadre du Forum mondial de l’alimentation.
Des chèvres dans un village nigérian, avec en arrière fond les acteurs du projet LIDISKI à l'œuvre auprès des villageois © Ikore International Development
Des chèvres dans un village nigérian, avec en arrière fond les acteurs du projet LIDISKI à l'œuvre auprès des villageois © Ikore International Development

Des chèvres dans un village nigérian, avec en arrière fond les acteurs du projet LIDISKI à l'œuvre auprès des villageois © Ikore International Development

2,25 millions vaccins distribués, 138 agents communautaires formés et déployés au bénéfice de 11 000 éleveurs et éleveuses. Voilà en substance les résultats du projet LIDISKI. Terminé l’année dernière, l’impact du projet est déjà visible puisque 99 % des éleveuses et éleveurs interrogés ont déclaré une amélioration de leurs revenus, liée à la réduction des pertes animales et à l’accroissement de la productivité observés suite à la mise en œuvre du projet.

Cette récompense dans la catégorie « Transformation durable de l’élevage, approche Une seule santé, santé animale et centres de référence », salue la contribution du projet LIDISKI (Livestock Disease Surveillance Knowledge Integration) à la transformation durable de l’élevage au Nigeria et à la promotion d’une approche intégrée de la santé animale. Des initiatives alignées sur les quatre objectifs stratégiques de la FAO : « améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie en ne laissant personne de côté ».

La cérémonie durant laquelle la FAO a récompensé le projet LIDISKI dans la catégorie « Transformation durable de l’élevage, approche Une seule santé, santé animale et centres de référence ».

La cérémonie durant laquelle la FAO a récompensé le projet LIDISKI dans la catégorie « Transformation durable de l’élevage, approche Une seule santé, santé animale et centres de référence » (capture d’écran)

Lors de la remise des certificats, Thanawat Tiensin, le Directeur de la division de la production et de la santé animales de la FAO a salué le pouvoir des collaboration et l’excellence en action.

Des innovations pour la transformation durable de l’élevage au Nigeria

Le projet était financé à hauteur de 2,5 millions d’euros et mené entre 2020 et 2024 par le Cirad avec ses trois partenaires : l’Institut national de recherche vétérinaire (NVRI, Nigéria), l’Istituto Zooprofilattico Sperimentale delle Venezie (IZSVe, Italie) et Ikore International Development (Nigéria). LIDISKI combinait recherche scientifique et développement opérationnel pour améliorer l’accès aux services vétérinaires dans les zones rurales du nord du Nigeria et renforcer les capacités de surveillance et le contrôle des maladies animales sur le terrain.

Pour Marion Bordier, coordinatrice du projet et épidémiologiste au Cirad, « ce projet a été un véritable succès, non seulement sur le plan scientifique, avec des résultats solides et significatifs, mais aussi en termes de développement, en générant des changements concrets sur le terrain. Par-dessus tout, il s'agit d'une expérience humaine profondément enrichissante, fondée sur une collaboration, un engagement et un apprentissage mutuel solides entre tous les partenaires. »

Les actions se sont concentrées sur deux maladies majeures affectant les élevages familiaux nigérians : la Peste des petits ruminants (PPR), qui touche principalement les chèvres et moutons, et la maladie de Newcastle (ND), qui affecte les volailles domestiques. En renforçant les capacités des acteurs de la santé animale et l’accès aux services vétérinaires, LIDISKI a permis de renforcer la résilience des systèmes d’élevage et de soutenir les moyens de subsistance des petits producteurs dans un contexte de changement climatique.

Marion Bordier, coordinatrice du projet LIDISKI et épidémiologiste au Cirad, en action © Ikore International Development

Marion Bordier, coordinatrice du projet LIDISKI et épidémiologiste au Cirad, en action © Ikore International Development

Une approche innovante, durable et inclusive

Pour améliorer la gestion de ces deux maladies animales, LIDISKI a mis en œuvre une stratégie intégrée et participative reposant sur trois piliers :

  • Le renforcement des capacités scientifiques, techniques et matérielles des acteurs de la santé animale dans le domaine du contrôle et de la surveillance de la PPR et de la ND. Le projet aura ainsi permis d’améliorer la production et la distribution de vaccins efficaces et de qualité et d’établir un système d’information intégré permettant de recenser les cas de maladies et les activités de vaccination.
  • L’amélioration des connaissances scientifiques, épidémiologiques et socio-économiques, sur les deux maladies pour appuyer le développement de stratégies de gestion des maladies adaptées au contexte.
  • L’implication des communautés dans la surveillance et le contrôle des maladies via de larges campagnes de sensibilisation sur la gestion des maladies. Un réseau d’agents communautaires de santé animale a été mis en place. Ils prodiguent les soins de première nécessité et servent de relais entre les éleveurs et les services vétérinaires publics.

Des impacts mesurables et durables

Les résultats obtenus tout au long du projet témoignent de la portée et de la solidité des actions menées :

  • Plus de 2,25 millions de doses de vaccins ont été distribuées, contribuant à une meilleure protection sanitaire des troupeaux.
  • 99 % des éleveuses et éleveurs interrogés ont déclaré une amélioration de leurs revenus, liée à la réduction des pertes animales et à l’accroissement de la productivité observés suite à la mise en œuvre du projet.
  • 138 agents communautaires ont été formés et déployés, apportant des soins vétérinaires à 10 500 éleveurs de petits ruminants, ainsi que 500 éleveurs de volailles.
  • Près de 200 000 éleveurs ont été sensibilisés sur la prévention et le contrôle des maladies via des campagnes radio, vidéos, affiches et rencontres communautaires.
  • Enfin, les activités du projet ont favorisé l’autonomisation économique des femmes rurales, notamment par l’amélioration de revenus des éleveuses et la formation et l’intégration d’agentes communautaires de santé animale.