Podcast | La valeur de l'agroécologie – S. 5 Ép. 4

Vient de sortir 8 novembre 2024
L’agroécologie est reconnue comme un mode de production sain et durable. Or ces qualités restent souvent invisibles lors de la vente, ce qui obligent certains producteurs à vendre aux prix du marché conventionnel. Dans cette situation, et face aux coûts parfois prohibitifs des certifications marchandes classiques, des agriculteurs s’organisent autour de systèmes participatifs de garantie…
Cultures intercalaires de sorgho et de niébé, chez une productrice en agroécologie au Burkina Faso © R. Belmin, Cirad
Cultures intercalaires de sorgho et de niébé, chez une productrice en agroécologie au Burkina Faso © R. Belmin, Cirad

Cultures intercalaires de sorgho et de niébé, chez une productrice en agroécologie au Burkina Faso © R. Belmin, Cirad

Avec :

  • Sylvaine Lemeilleur, économiste au Cirad
  • Georges Ngouni Tadjiotio, coordination du Groupement d’Appui pour le Développement Durable (GADD), une ONG camerounaise

Dans les années 1970, et face à l’éloignement progressif des consommateurs des lieux de production, les premiers labels pour l’agriculture apparaissent en France. L’objectif de ces certifications était de garantir la qualité d’un produit au moment de l’achat. Peu à peu, des normes publiques apparaissent pour protéger les modes de production dits « sans chimie ». Ces normes s’imposent en même temps que des contrôles par audit externe, un système bien connu dans le secteur industriel. On les appelle les « certification tierce partie ». Ces certifications, que les producteurs doivent payer, reposent sur le contrôle de l’ensemble des paramètres de production et s’adaptent très mal aux environnements changeants du monde agricole.

Dans plusieurs pays du Sud, d'autres types de certifications se développent : les systèmes participatifs de garantie (SPG). Non marchands, ces dispositifs préexistaient aux certifications tierce partie. Basés sur l’évaluation par les pairs, les SPG permettent aux producteurs en agroécologie d’avoir accès à un label, mais viennent aussi recréer un tissu social au niveau des territoires. Un réseau de solidarité qui encourage l’échange de savoirs entre les fermes, et qui assure une meilleure résilience face aux chocs économiques et aux changements climatiques. 

« Quelles agricultures pour demain ? » : la saison 5 du podcast du Cirad

À l’occasion des 40 ans du Cirad, Nourrir le vivant vous propose de revenir sur quelques-uns des grands enjeux du monde agricole. Biodiversité cultivée, crédits carbone, conflits fonciers… Au Sud comme au Nord, l’agriculture se transforme. Et si, pour mieux envisager l’avenir, on jetait un coup d’œil dans le rétroviseur ?

Nourrir le vivant, le podcast du Cirad

La population mondiale devrait atteindre dix milliards de personnes en 2050, faisant bondir la demande en produits agricoles. Or, nos approches conventionnelles de la production et de la consommation ne permettent pas de répondre durablement à cette augmentation. Entre pollution, perte de biodiversité, réchauffement climatique… Comment ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes assis ? Ce défi, colossal, nous impose de changer radicalement notre rapport au vivant. À travers son podcast Nourrir le vivant, le Cirad vous emmène à la découverte de territoires et populations qui réinventent leur agriculture. Accompagnés de scientifiques, agricultrices, formateurs, étudiantes, éleveurs découvrent la force de transformation des systèmes agricoles, de la production alimentaire à l’emploi, en passant par la santé des écosystèmes.