Les Montpellier Global Days se sont achevés pour laisser place au nouveau sommet Afrique-France. Parmi ces quatre journées de débats consacrées à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation, deux d’entre elles portaient sur les transitions agroécologiques, pilotées par le Cirad avec l’Institut agro et en incluant le CGIAR et l’AFD.

L’agroécologie se base aussi bien sur des principes de maintien des processus écologiques que sur des principes sociopolitiques. Le Cirad et ses partenaires africains accompagnent ces transitions agroécologiques en produisant des connaissances du champ jusqu’aux mécanismes institutionnels favorisant le changement d’échelle, en construisant et en testant avec les acteurs de terrain des solutions, et en s’appuyant sur la formation.

Au programme : la formation et le renforcement des compétences, la coproduction de connaissances utiles pour l’action, les innovations organisationnelles et de marché favorisant les transitions agroécologiques, plusieurs témoignages de jeunes professionnels pour illustrer la mise en œuvre des transitions agroécologiques dans le monde de l’entrepreneuriat et dans leurs cursus individuels, l’exemple de la Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (DyTAEs) et un focus sur le cacao durable en partenariat avec Cémoi et Max Havelaar.

Pour Élisabeth Claverie de Saint-Martin, PDG du Cirad : « la collaboration Afrique-Europe est féconde dans les deux sens, et à plus forte raison sur la transition agroécologique, car l’Afrique est riche de ses systèmes de culture et d’élevage beaucoup plus complexes et moins artificialisés qu’en Europe. Nous avons ainsi beaucoup à apprendre du continent africain. »

Le partenariat et la co-construction au cœur de l’action

« En Afrique, notre premier continent partenaire, le Cirad est au cœur de la co-construction de connaissances », soulignait Élisabeth Claverie de Saint-Martin en introduction de ces journées. Les agricultrices et les agriculteurs sont les premiers acteurs de la transition agroécologique. Il est indispensable de les associer pleinement dans les actions de recherche. D’autant qu’ils détiennent des savoirs traditionnels qui enrichissent les connaissances produites par les scientifiques. Ces principes s’appliquent également aux collaborations entre les différents acteurs des systèmes alimentaires : producteurs, consommateurs, transformateurs, marchands, etc.

Julie Matovu, agricultrice en bio en Ouganda : « Les systèmes participatifs de garantie peuvent contribuer aux transitions agroécologiques »

L’agroécologie, une réponse aux défis de l’Afrique et de la planète

C’est une idée qui fait de plus en plus consensus. L’agroécologie est une réponse aux défis multiples du climat, de la dégradation des sols, des ressources en eau et de la biodiversité, aux besoins croissants en alimentation de qualité. Le Cirad et ses partenaires africains accompagnent ces transitions agroécologiques et leur changement d’échelle en produisant des connaissances, en construisant et en testant des solutions, et en s’appuyant sur la formation.

Sandra Rullière, responsable adjointe de la division Agriculture, développement rural et biodiversité à l'AFD : « L‘agroécologie est une solution »

Formation et conseil agricole : deux nécessités

Face aux changements à venir, la formation est un enjeu clé. D’autant qu’en Afrique subsaharienne, la première source d’emplois provient de l’agriculture et de l’agroalimentaire et la moitié de la population à moins de 30 ans. Le nombre d’étudiants devrait être multiplié par 2 ou 3 d’ici 2030. La formation des jeunes et le conseil agricole représentent donc un enjeu pressant et un potentiel de transformation important. Pour le Cirad, accompagner la jeunesse africaine à construire des modèles agricoles durables et équitables est essentiel.
Il est aussi ressorti des discussions, la nécessité de renforcer et de renouveler le conseil agricole suivant une tendance plus top-down et mobilisant les outils et méthodes de facilitation des innovations.

Aimé-Felix Komlan Dzamah agronome au Sichem/AgroDR et à Ecovie : « En Afrique, le défi est celui d’une intensification agroécologique »

Les femmes, premières actrices de l’agroécologie en Afrique

« En Afrique, les initiatives relevant de l’agroécologie sont souvent portées par les femmes », a relevé Marie-Thérèse Daba Séné, sociologue sénégalaise spécialiste de l’agroécologie lors de son intervention. Il est nécessaire de mieux considérer le rôle des femmes : elles constituent un levier majeur des différentes actions en faveur de la transition agroécologique. Les témoignages de jeunes professionnelles sont venus illustrer cette idée.

Ndeye Khadiome Ndong, co-fondatrice et gérante de Dakane Agro-Cosmo : « Une entreprise inclusive pour une agriculture de la mangue "Zéro Déchet" »

Diogou Dramé, fondatrice et directrice de La fabrique 621 : « L’enjeu est de jongler entre durabilité et rentabilité »

Deux jours d’échanges à voir ou à revoir

Session 1 : Former autrement

Session 2 : Co-Production de connaissances pour l’action

Session 3 : Innovations socio-techniques

Session 4 : Incubation de solutions

Session cacao durable