Plaidoyer 26 août 2024
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Protéger et restaurer les forêts tropicales est devenu un impératif environnemental et sociétal
Les forêts tropicales représentent la moitié des forêts mondiales et sont des écosystèmes parmi les plus riches en biodiversité. « On dénombre entre 150 et 350 espèces d’arbres à l’hectare », rappelle Plinio Sist, directeur de l’unité de recherche Forêts et Sociétés au Cirad. À l’occasion de la Journée internationale des forêts ce 21 mars, il précise également les causes de la déforestation et les stratégies à mettre en œuvre pour lutter contre ce phénomène, relevant d’une problématique environnementale et sociétale cruciale.
Une déforestation sous-estimée et une dégradation qui s’accélère
Une cartographie sans précédent révèle une perte de 220 millions d’hectares de forêts tropicales humides depuis 1990. Les travaux d’une équipe associant des scientifiques du Centre commun de recherche (JRC), du Cirad, du CIFOR et de l’INPE, publiés dans Science Advances, révèlent que cette déforestation avait été sous-estimée lors des études précédentes, en particulier sur le continent africain. Les forêts tropicales qui subsistent sont par ailleurs très dégradées. Cette dégradation, caractérisée par une perte ponctuelle du couvert forestier, est associée majoritairement à l’exploitation de bois, aux feux de faible ampleur et aux perturbations naturelles, comme les tempêtes. Sur les 1070 millions d’hectares de forêt tropicale humide restant en 2020, « 10 % constituent de la forêt dégradée et ont une forte chance d’être déforestés dans un futur proche », souligne Ghislain Vieilledent, écologue spécialiste des forêts au Cirad.
Face à la déforestation et la dégradation des forêts, des réponses ciblées et concertées sont nécessaires
La lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts tropicales, de l’Asie jusqu’en Amazonie, en passant par l’Afrique, passe par des approches sociales et participatives. Une stratégie incontournable pour que le reboisement et la restauration des paysages forestiers s’inscrivent dans le temps et soient couronnés de succès.
Dans la région sahélienne, différents projets ont, par exemple, pu apporter des solutions adaptées aux besoins des populations et des territoires. « Par exemple, au Sahel nous avons des conditions climatiques un peu extrêmes, remarque Amah Akodewou, écologue au Cirad. Donc il va falloir considérer les espèces qui sont un peu plus adaptées, les espèces locales, mais aussi des espèces qui sont utilisées et utiles pour les populations ».
En Amazonie brésilienne, le projet Forland a permis « de simuler et d’évaluer des scénarios de restauration à l’échelle du territoire et d’identifier les sites à restaurer en priorité » explique Isabelle Tritsch, géographe au Cirad.