Lancement officiel du projet FAIR Sahel : intensifier l’agriculture de manière écologique pour favoriser la résilience des exploitations sahéliennes

Science en action 17 juin 2021
La cérémonie officielle de lancement du projet FAIR Sahel, coordonné par le Cirad, s’est tenue le 15 juin à Ouagadougou, sous la présidence du Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation du Burkina Faso.*
Mil © R. Belmin, Cirad
Mil © R. Belmin, Cirad

Mil © R. Belmin, Cirad

Intensifier de manière durable une production agricole au Sahel, en créant les conditions favorables pour que les petits producteurs mettent en place des systèmes techniques innovants d’intensification agroécologique : c’est l’objectif du projet FAIR Sahel financé pour 4 ans par le programme DeSIRA de l’Union Européenne et par l’Agence Française de Développement.

À l’origine du projet, une agriculture sahélienne exposée à de nombreux risques : le changement climatique, un marché extrêmement instable, et la pression anthropique qui pousse à une compétition pour l’usage des terres agricoles et pastorales. Cette situation critique est accentuée par l’insécurité liée aux mouvements terroristes.

 « L’intensification agroécologique peut apporter des solutions durables pour aider les producteurs du Sahel à développer une agriculture plus résiliente aux aléas climatiques et accroitre leur sécurité alimentaire », précise Eric Scopel, chercheur au Cirad, coordinateur du projet.

Des solutions techniques existent : gestion de la biodiversité végétale, intégration agriculture/élevage, gestion de la fertilité des sols... Cependant, elles doivent être adaptées, optimisées et combinées au sein de systèmes innovants par un appui direct auprès des communautés avec une nouvelle dynamique de collaboration entre les acteurs de la recherche, du développement et les producteurs.

Créer les conditions favorables pour l’émergence de l’agroécologie de demain

Le passage à une échelle plus large de diffusion des innovations n’est possible que si les services à disposition des producteurs et leurs liens aux marchés peuvent accompagner efficacement les producteurs.

C’est pourquoi, le projet FAIR Sahel accompagnera les acteurs institutionnels à l’échelle régionale pour qu’ils soient en mesure de pouvoir soutenir le déploiement de l’intensification agroécologique. Le projet s’intéressera par exemple aux productions maraichères dans les Niayes au Sénégal, aux systèmes à base de sorgho et de légumineuses dans les zones centrales au Burkina Faso et dans les zones de production cotonnière dans les trois pays d’intervention.

Au niveau national et sous régional, le projet amènera son expérience et partagera ses résultats auprès des pouvoirs politiques de chaque pays et de la région Sahel, pour contribuer à un plaidoyer argumenté scientifiquement et porté socialement par les acteurs du projet.

Un projet à vocation régionale rassemblant treize partenaires

FAIR Sahel est un projet à vocation sous-régionale avec des mises en œuvre au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal. Il réunit dans le consortium trois centres de recherche africains, cinq centres de recherche européens, et cinq organisations de développement.

Selon Amadou Hebie, de la délégation de l’Union Européenne au Burkina Faso, « FAIR Sahel est un projet phare qui s’intègre parfaitement dans notre stratégie qui vise à promouvoir l’intensification durable de l’agriculture pour diminuer la vulnérabilité des petits producteurs aux effets du changement climatique ».

D’une durée de 4 ans et coordonné par le Cirad, le projet réunit un consortium de treize partenaires d’Afrique de l’Ouest et d’Europe : l’INERA (Burkina Faso), l’UNPCB (Burkina Faso), l’AMSP (Burkina Faso), l’ISRA (Sénégal), ENDA Pronat (Sénégal), l’IER (Mali), l’AOPP (Mali), AVSF (France), CSIC (Espagne), ZALF (Allemagne), Université de Wageningen (Pays Bas), IRD (France), et le Cirad (France).

Cinq autres partenaires de développement seront associés de manière plus ponctuelle au projet : DIOBASS (Burkina Faso), GRAAP Afrique (Burkina Faso), GRET (France), Agrisud (France), et CARI (France).

« Ce projet est une nouvelle illustration d’une recherche basée sur des partenariats de qualité inscrits dans la durée entre tous les acteurs concernés. Il s’inscrit dans le dispositif de recherche global du Cirad qui vise à accompagner les acteurs dans la transition agroécologique », précise Serge Marlet, directeur régional adjoint du Cirad

Le montant du projet FAIR Sahel s’élève au total à 9 millions d’euro, avec une contribution de l’Union européenne de 7 millions, 1,5 millions de l’AFD et 0,5 million de l’IRD et du Cirad.

Plusieurs autres projets sont financés par l’Union Européenne sur le programme DeSIRA au Burkina Faso tels que IRRINN, ACCESS, ou encore BIOSTAR.

Lancement FAIR Sahel © Cirad

Cérémonie officielle de lancement du projet FAIR Sahel - 15 juin 2021 à Ouagadougou (Burkina Faso) © Cirad

* Etaient rassemblés à l’occasion du lancement officiel (de gauche à droite sur la photo) :

  • Amadou Hebie, représentant de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso,
  • la Ministre déléguée chargée de la recherche scientifique et de l’innovation, Maminata Traoré  Coulibaly,
  • Pr. Roger Nebie, délégué Général du CNRST,
  • Serge Marlet, directeur régional Adjoint pour l’Afrique de l’Ouest zone sèche du Cirad.