Conférence SIA 2019 | Sahel, terre de défis et d’opportunités agricoles

Événement 15 février 2019
Vulnérable aux crises et à l’insécurité, le Sahel est une des régions les plus pauvres au monde. Dans cette zone de transition entre le désert et l’Afrique tropicale humide, l’économie alimentaire emploie deux personnes sur trois. Mais face aux aléas climatiques, comment l’agriculture sahélienne peut-elle innover et se développer pour répondre aux besoins vitaux d’une population grandissante ? Le Cirad et l’AFD vous donnent rendez-vous pour en débattre le mercredi 27 février au Salon international de l’agriculture à Paris.
Chef du village de Ndiadiane, cultivateur de mil, d’arachide et de niébé en agroforesterie, et sa famille. © V. Bonneaud, Cirad
Chef du village de Ndiadiane, cultivateur de mil, d’arachide et de niébé en agroforesterie, et sa famille. © V. Bonneaud, Cirad

Chef du village de Ndiadiane, cultivateur de mil, d’arachide et de niébé en agroforesterie, et sa famille. © V. Bonneaud, Cirad

Au Sahel, zone tropicale aride et semi-aride traversant l’ensemble des pays riverains du Sud du Sahara, du Sénégal à Djibouti, deux habitants sur trois vivent de l’agriculture et de l’élevage. Région parmi les plus pauvres au monde et les plus affectées par les crises climatiques, alimentaires et sécuritaires, elle doit aussi faire face à une croissance démographique soutenue.

Dans ce contexte, comment l’agriculture sahélienne peut-elle se développer pour être à la fois source de nourriture, d’emplois et de revenus, tout en préservant les ressources naturelles ? Comment le Sahel peut-il s’appuyer sur la jeunesse et le dynamisme de sa population pour innover dans ce domaine ?

Des acteurs institutionnels, chercheurs et acteurs de terrain, (ONG, organisation de producteurs, entreprises sociales et fondation) répondront à ces questions le 27 février au Salon international de l’agriculture à Paris à partir de 14h (Hall 1 / Espace 2000).

Les intervenants montreront comment la recherche et l’innovation peuvent accompagner le développement l’agriculture sahélienne - et son adaptation au changement climatique - pour répondre aux besoins des populations, favoriser cohésion, stabilité et sécurité de ces territoires.

Un point de synthèse pourra être réalisé avec les intervenants pour la presse à 16h30 ou 18h15.

L’accès aux ressources, sources de rivalités entre agriculteurs et éleveurs au Sahel

La gestion de l’eau est un enjeu majeur pour l’agriculture et pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations du Sahel. De grands fleuves, comme les fleuves Sénégal, Niger ou Logone-Chari, et des lacs comme le Lac Tchad, traversent cette région découpée en trois zones distinctes : la zone sahélo-saharienne (entre 150 et 250 mm de pluviométrie annuelle) au Nord, la zone sahélienne typique (entre 250 et 500 mm), la zone sahélo-soudanienne (entre 500 et 750 mm) au Sud.

Du Sud au Nord, se succèdent ainsi des zones agro-sylvo-pastorales avec des cultures, allant du maïs au coton dans les zones à plus forte pluviométrie, au sorgho, à l’arachide, le niébé et le mil, dans les zones à plus faible pluviométrie.

Le pastoralisme, omniprésent, est caractérisé par la mobilité du bétail, les éleveurs accompagnant les animaux pour chercher leur nourriture vers le Sud pendant la saison sèche. Cette transhumance séculaire a toujours été une source de rivalité avec les agriculteurs pour l’accès aux ressources (eau, zone de pâturage, couloirs de transhumance). Des conflits qui s’aggravent aujourd’hui, avec le dérèglement climatique, qui entraîne le bétail plus au Sud, et avec la croissance des surfaces agricoles liée à l’accroissement démographique.