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Comment nourrir la planète en 2050 sans la détruire ?
Le rapport Créer un avenir alimentaire durable, présenté dans sa version complète* le 17 juillet par le WRI, estime que pour relever le défi de nourrir 10 milliards de personnes en 2050, sans détruire la planète, il faudrait être capable de :
- produire 56 % d’aliments en plus, par rapport à 2010,
- en évitant d’utiliser 600 millions d’hectares de terres agricoles supplémentaires,
- et en réduisant de 11 gigatonnes les émissions de gaz à effet de serre pour respecter l’Accord de Paris.
Pour parvenir à relever ce défi, le rapport propose un « menu » en 5 solutions :
- Réduire la croissance de la demande alimentaire , en réduisant les pertes et les gaspillages, en adoptant des régimes alimentaires plus sains ;
- Accroître la production alimentaire sans élargir la superficie des terres agricoles en augmentant la productivité en agriculture et élevage ;
- Protéger et restaurer les écosystèmes naturels en réduisant la déforestation, en restaurant les tourbières et en liant les gains de rendement à la conservation des écosystèmes ;
- Augmenter les ressources halieutiques en améliorant les systèmes d'aquaculture et en gérant mieux la pêche ;
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de la production agricole grâce aux technologies et à des méthodes agricoles innovantes.
« À tous les niveaux, le système alimentaire doit être lié aux stratégies climatiques, à la protection des écosystèmes et à la prospérité économique » , souligne Andrew Steer, PDG du World Resources Institute.
Le rapport Créer un avenir alimentaire durable identifie également une série de cadres politiques, d'innovations et de mesures incitatives permettant de déployer ces solutions à grande échelle.
« Nourrir la planète de manière durable implique des actions concertées fortes et convergentes sur les objectifs à atteindre, dans un pas de temps limité par le changement climatique, entre de nombreux acteurs, et en particulier une coopération accrue entre producteurs et entreprises agroalimentaires, société civile et gouvernements », commente Michel Eddi, PDG du Cirad. « Des politiques publiques fortes et ambitieuses sont nécessaires pour augmenter la diversité et la qualité nutritive de l’alimentation ; favoriser les pratiques agro-écologiques, de tous les types d’agricultures, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et la dégradation des milieux ; permettre un développement durable à l’échelle des territoires qui favorise la création d’emplois en milieu rural. »
Laura Tuck, vice-présidente pour le développement durable à la Banque mondiale, a précisé lors du lancement du rapport : « les financements publics devront si nécessaire être repensés pour soutenir une utilisation plus durable des ressources naturelles et mieux aligner la production alimentaire sur les objectifs de développement durable ».
*Les conclusions du rapport ont été présentées dans une première version synthétique aux décideurs lors de la COP 24 en décembre 2018 en Pologne.
Le modèle GlobAgri-WRR Un grand nombre des conclusions du rapport utilisent le nouveau modèle GlobAgri-WRR, qui mesure comment chaque « élément de menu » peut contribuer à accroître la disponibilité des aliments, tout en évitant la déforestation et en réduisant les émissions de GES. « GlobAgri est une plateforme quantitative, élaborée par le Cirad et l’Inra, utilisée pour la prospective Agrimonde-Terra. Cette plateforme a été mobilisée pour produire ce World Resources Report », précise Patrice Dumas, modélisateur au Cirad, à l’origine de GlobAgri. Durant la prospective Agrimonde-Terra, le modèle GlobAgri a permis simuler les changements des usages des terres et les disponibilités alimentaires pour quatorze régions du monde. |