Le projet ACOTAF facilite la déclinaison des principes opérationnels de l’agroécologie pour les services de conseil agricole au Burkina Faso

08/02/2023
Quelles sont les implications des principes de l’agroécologie pour les activités de conseil agricole ? Cette question était au cœur d’un atelier organisé les 7 et 8 décembre 2022 à Ouagadougou pour décliner de façon opérationnelle les principes de l’agroécologie pour les services de conseil agricole dans le contexte du Burkina Faso.

. Une vue des participants à l’atelier (© P. Djamen, 2022)

L’atelier avait réuni une trentaine d’acteurs engagés dans la promotion de l’agroécologie (AE) par le conseil agricole. Il s’agissait d’organisations des producteurs, de gestionnaires des dispositifs de conseil agricole, d’instituts de recherche et de formation agricole, d’agences de développement, et d’ONG de développement rural.

La rencontre a permis aux participants de se donner une base commune de compréhension des concepts et dimensions opérationnelles de l’agroécologie (notamment ses 13 principes) et du conseil agricole. Les principes opérationnels de l’agroécologie (cf. figure ci-dessous) ont été passés en revue individuellement. Les ambiguïtés relatives à la formulation des énoncés de chaque principe opérationnel ont été identifiées et discutées collectivement, permettant de mieux comprendre les différentes perspectives et d’apporter des précisions et des clarifications. Un processus itératif de réécriture prenant en compte la diversité des points de vue et les clarifications apportées a permis d’aboutir à des formulations plus explicites de chaque principe de l’AE.

les principes de l'AE

 

Au-delà des reformulations pour rendre les énoncés des principes de l’AE plus explicites, les participants ont suggéré deux importantes modifications sur la liste des 13 principes de l’AE. La première suggestion est de ne pas limiter la préoccupation relative à la santé uniquement par rapport au sol et aux animaux, et de l’élargir aussi aux plantes et aux humains. Suivant cette proposition, les principes opérationnels n°3 et n°4 de l’AE seraient remplacés par un principe plus englobant, correspondant par exemple à l’approche « une seule santé » réunit la santé de l’environnement, la santé animale et la santé humaine. La deuxième proposition portait sur la nécessité d’intégrer un principe qui traiterait des capacités et des comportements des humains comme pilotes des systèmes socio-économique et agroécologique.

Les cinq dimensions des activités du conseil agricole ont été présentées et revisitées.  Il s’agit : (i) de la diffusion des informations et des technologies ; (ii) du renforcement des capacités ; (iii) de l’aide à la décision pour la gestion de l’exploitation agricole ; (iv) de l’appui à la structuration du monde rural et à l’action collective ; et (v) la facilitation et l’intermédiation. Les échanges au cours de l’atelier ont mis en évidence la pertinence de ces différentes dimensions. Il est également apparu que les dimensions relatives à l’aide à la décision et de la facilitation et l’intermédiation qui sont critiques pour la facilitation les transitions agroécologiques sont encore peu abordées par le conseil agricole au Burkina Faso.

Les activités potentielles à réaliser par le conseil agricole (selon la demande) dans chacune de ses cinq dimensions pour promouvoir les 13 principes opérationnels de l’agroécologie ont été identifiées à travers un exercice collectif de réflexion. Cet exercice était enrichi par l’expérience et la diversité des perspectives des participants. Les résultats obtenus constituent un référentiel d’activités à la disposition des gestionnaires des dispositifs de conseil agricole qui sont intéressés à intégrer l’agroécologie dans leur offre de service.

Cet atelier constituait une avancée importante dans la contribution du projet ACOTAF à l’enrichissement des références et des outils pour l’agroécologisation du conseil agricole. La prochaine étape prévoit l’identification des compétences, des attitudes et des connaissances nécessaires aux conseillers agricoles pour conduire la diversité des activités relatives aux différents principes opérationnels de l’AE. L’atelier était financé conjointement par le Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’ambassade de France au Burkina Faso et le projet ACOTAF qui est mis en œuvre par un consortium réunissant le CIRAD, IRAM, Inter-réseaux Développement-rural et le RESCAR-AOC.

ACOTAF groupe de travail

ACOTAF groupe de travail © Cirad