- Accueil
- Dans le monde
- Nos directions régionales
- Afrique de l’Ouest - Zone sèche
- Actualités
- La jeunesse africaine dans le pastoralisme et la sécurité alimentaire
Faire du pastoralisme un secteur attractif pour la jeunesse, gage d’une sécurité alimentaire
Un berger avec son troupeau en milieu savane. © I. Touré, Cirad
L’essentiel
Les systèmes pastoraux jouent un rôle central dans la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et la résilience en Afrique, en soutenant plus de 268 millions de personnes dans 36 pays africains. En Afrique de l’Ouest, ils assurent 65 % de la production de viande bovine et 75 % du lait, mais leur contribution demeure insuffisamment reconnue dans les dialogues mondiaux.
Reconnaître le rôle du pastoralisme dans la transformation des systèmes alimentaires
La reconnaissance du rôle écologique et socio-économique du pastoralisme par les acteurs locaux, nationaux et internationaux doit être renforcée. Le pastoralisme, qui participe à la conservation de la biodiversité, à la préservation des paysages et à la sécurité alimentaire, doit être considéré comme une composante essentielle du développement durable. La mise en valeur de son patrimoine immatériel, à travers la valorisation des savoirs et pratiques traditionnelles, peut également contribuer à renforcer l’estime et la fierté communautaire.
Trois actions prioritaires sont ressorties de la réunion bilan du sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires à Addis-Abeba.
- Renouveler le cadre politique de l'Union africaine (UA) sur le pastoralisme : soutenir la révision et la mise à jour du cadre politique de l'UA sur le pastoralisme, en vue de son adoption lors de l'Année internationale du pastoralisme et des pâturages en 2026.
- Stimuler les investissements grâce à un dialogue continu : maintenir la dynamique afin de mobiliser des financements innovants pour le pastoralisme. Les principales plateformes à venir comprennent la Conférence de la FAO sur l'élevage, le Forum de la FAO sur le financement de l'agriculture, le Forum mondial de l'alimentation et les réunions de la Banque mondiale en 2026.
- Renforcer la visibilité et la dynamique de l'Année internationale du pastoralisme et des pâturages de 2026 et de la COP17 : mettre en avant le pastoralisme et les pâturages comme solutions pour l'action climatique, la restauration des terres et la sécurité alimentaire.
Cette reconnaissance doit reposer sur une capacité collective à conjuguer respect des traditions, co-production de connaissances, pérennisation et mise à l’échelle des innovations. Former un consensus autour de stratégies politiques intégrées et inclusives associant communautés, gouvernements, partenaires scientifiques et financiers s’avère nécessaire pour appréhender la contribution du pastoralisme à l’atteinte de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle en Afrique.
Quels rôles pour la jeunesse africaine dans le pastoralisme et la souveraineté alimentaire ?
Les jeunes éleveurs représentent à la fois une ressource clé et un enjeu stratégique. Comment maintenir leur rattachement au métier, renforcer leur insertion et soutenir leur capacité d’innovations ? Comment les politiques publiques peuvent-elles évoluer pour accompagner une transition pastorale à la fois juste, inclusive et durable ? Le forum africain sur les systèmes alimentaires a constitué un moment privilégié pour mettre en valeur leurs initiatives et leurs aspirations, mais aussi pour discuter des obstacles qui freinent leur pleine participation à la transition du pastoralisme. C’est surtout l’occasion d’imaginer des mécanismes politiques concrets permettant de faciliter leur inclusion.
Sur le plan socioculturel, une révolution silencieuse s’opère. La modernisation, l’éducation et l’ouverture des marchés mondiaux transforment les relations sociales et économiques au sein des communautés pastorales et leur inscription au registre unique pour la reconnaissance de leur citoyenneté sont des enjeux primordiaux. La jeunesse pastorale, au cœur de ces changements, oscille entre l’héritage de leurs ancêtres et le désir d’accéder à un mode de vie plus urbain ou plus intégré aux circuits économiques modernes. Si ces mutations offrent des opportunités en termes d’éducation et d’amélioration des conditions de vie, elles posent aussi le défi d’une transmission efficace des savoirs, des pratiques traditionnelles et d’une identité culturelle souvent menacée de disparition.