La corvée de l'eau au nord de Kisangani en République démocratique du Congo. D. Louppe © Cirad

Changement climatique

Le changement climatique affecte fortement et directement le quotidien des agriculteurs du Sud. La lutte contre le changement climatique est affichée comme l’une des principales priorités d’action collective au niveau international. L’Accord de Paris, entré en vigueur en novembre 2016, engage la quasi-totalité des pays du monde dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et dans l’adaptation au changement climatique. Les grands bailleurs s’engagent également au côté des pays du Sud pour la lutte contre le changement climatique.

Les principales démarches scientifiques mises en œuvre seront les suivantes.

L’analyse des interactions climat-systèmes biologiques-environnement-sociétés. Un effort considérable de recherche pluridisciplinaire a été fourni à certaines de ces interfaces ; toutefois, il faut poursuivre l’effort pluridisciplinaire pour appréhender l’ensemble. Il faut en particulier étudier les différentes fonctions de l’agriculture et son intégration dans un système social, économique et politique plus ouvert et plus incertain. L’enjeu est, au travers de l’analyse des différentes interactions, d’identifier les leviers adéquats pour coconstruire, avec les agriculteurs, les variétés, races animales et itinéraires techniques, et, avec les autres acteurs, les évolutions sociales complémentaires des politiques publiques. Cela passe par des dispositifs d’observation, la capitalisation des données et des expériences, l’exploitation de modèles (climatiques, de production…), qui permettent de mieux caractériser ces interactions et d’anticiper, par exemple des déséquilibres comme les émergences ou des invasions.

L’identification des leviers biologiques, écologiques, biophysiques, techniques, qui permettent de contribuer à l’adaptation des systèmes et à l’atténuation du changement climatique et d’améliorer l’efficience d’utilisation et de préservation des ressources (eau, sols, biodiversité par exemple).

L’analyse des mécanismes générateurs de diminution de vulnérabilité dans leurs différentes dimensions (économique, sociale, politique, alimentaire, sanitaire et environnementale) afin de pouvoir proposer des réponses adaptées aux contextes du Sud.

L’analyse des politiques d’adaptation au changement climatique et de son atténuation et de leurs systèmes de régulation, ainsi que leur cohérence et adéquation aux contextes locaux, leurs impacts sur les inégalités, les moyens d’existence et la vulnérabilité des populations et des écosystèmes. Les instruments politiques et économiques dont s’est dotée la communauté internationale (Accord de Paris, finance climat, Giec, 4 pour 1000, AAA) doivent être appréhendés sous l’angle du contexte particulier des climats tropicaux et des pays du Sud. Il convient donc de mettre en œuvre dans ces pays des recherches destinées à analyser les interférences entre les réalités locales et les politiques climatiques.

Le renforcement des capacités et la capitalisation des informations pour les producteurs et les différents acteurs du développement.