Le Cirad s’engage dans deux nouveaux projets de formation agronomique en Afrique de l’Ouest

Institutionnel 9 mars 2022
Avec les projets PETTAL et BIOVALOR, le Cirad poursuit sa contribution à la formation des chercheuses et des chercheurs africains de demain. Au programme : intégration de modules en agroécologie, professionnalisation des filières et renforcement des moyens des établissements d’enseignement supérieur.
Le renforcement des systèmes d’enseignement supérieur est un levier essentiel pour soutenir la diversification et la résilience des économies et promouvoir un développement durable © R. Belmin, Cirad
Le renforcement des systèmes d’enseignement supérieur est un levier essentiel pour soutenir la diversification et la résilience des économies et promouvoir un développement durable © R. Belmin, Cirad

Le renforcement des systèmes d’enseignement supérieur est un levier essentiel pour soutenir la diversification et la résilience des économies et promouvoir un développement durable © R. Belmin, Cirad

Professionnalisation des formations existantes, mobilités enseignantes et étudiantes, accompagnement à l’entrepreneuriat, acquisition d’équipements de pointe… Le programme « Partenariats avec l’enseignement supérieur africain » (PEA), lancé par la France en 2018, s’inscrit dans une double logique de renforcement des capacités des établissements africains et de rayonnement international des établissements français. C’est dans ce cadre que viennent d’être lancés BIOVALOR et PETTAL, deux projets de quatre ans financés par l’Agence nationale de la recherche (ANR) et l’Agence française de développement (AFD).

Au Sénégal et au Bénin, les cohortes de jeunes arrivant chaque année sur le marché de l’emploi sont très nombreuses : la formation professionnalisante devient une urgence absolue. Avec ces deux nouveaux projets, liés au dispositif mutualisé Pollenis (PÔLe pour L’ENseignement et l’Ingénierie de la formation au Sud) le Cirad contribue à relever le défi.

PETTAL : renforcer la place de l’agroécologie dans l’enseignement supérieur sénégalais

Porté par l’université du Sine Saloum El Hadj Ibrahima Niasse (USSEIN) et l’Institut Agro, PETTAL rassemble dans un consortium, l’Université de Montpellier-Polytech, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Agreenium et le Cirad.

Le projet développe une offre de formation innovante et attractive en agroécologie et systèmes alimentaires durables au Sénégal. À cet effet, des licences professionnelles seront renforcées et un master interdisciplinaire « agroécologie et alimentation durable » sera créé.

Les chercheurs du Cirad participeront plus particulièrement aux formations de Master et Doctorat ou encore à l’accueil de jeunes sénégalais en séjours de recherche. « Nous sommes ici au cœur de notre mission de renforcement des compétences des jeunes, en vue de créer des emplois dans les domaines de l’agroécologie et la sécurité alimentaire, expose Sylvie Lewicki, directrice régionale du Cirad en Afrique de l’Ouest-zone sahélienne. Ces activités de formation sont non seulement un gage d’impact pour nos recherches, mais elles sont aussi le terreau de nos partenaires de demain, avec qui nous construisons une communauté de pensée ».

Pour améliorer l’insertion des diplômés dans les territoires et soutenir une dynamique de recherche-développement, PETTAL développera des partenariats durables avec un réseau d’entreprises, d’organisations paysannes et d’ONG. Avec à terme, l’ambition de lancer une dynamique de recherche internationale en agroécologie.

BIOVALOR : adapter les formations agronomiques aux besoins de la bioéconomie béninoise

Le projet BIOVALOR est porté par l’université Abomey-Calavi (UAC) et l’Université de Lorraine, en partenariat avec l’Institut Agro Montpellier et le Cirad.

Son objectif : développer des formations et un accompagnement à l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur agronomique béninois, afin de contribuer au développement de la bioéconomie dans le pays. Il s’agit concrètement de revisiter les cursus de formation liés à six filières (ananas, riz bio, anacarde, fonio, karité, sisré ou baie miraculeuse) pour les mettre en adéquation avec les besoins du marché.

Le Cirad participera notamment à l’encadrement de travaux scientifiques (doctorats et masters), pour lesquels des bourses de mobilités seront financées. Un « village entrepreneurial », équipé d’une plateforme technologique, accompagnera non seulement des entreprises du privé souhaitant faire de la R&D, mais aussi les étudiants diplômés dans le lancement de leur activité.

Pour le Cirad, le projet Biovalor est une formidable opportunité de renforcer les compétences de son partenaire béninois, l’UAC, avec qui il collabore depuis 25 ans. « Notre rôle est d’appuyer la réflexion globale du projet, notamment sur l’identification des besoins, des priorités d’investissements en équipements et des verrous à lever au sein des filières bénéficiant du projet », explique Alexandre Bouniol, correspondant du Cirad au Bénin. Pour le chercheur, le projet devrait contribuer à une meilleure employabilité et insertion professionnelle des étudiants diplômés ainsi qu’à la « mutualisation des moyens et de la gouvernance des différents laboratoires de la faculté des sciences agronomiques de l’UAC ».

BIOVALOR, soutenu au plus haut niveau par les autorités béninoises et françaises, devrait donc in fine encourager les liens entre le monde de la recherche et le tissu socio-économique au Bénin.