COP Climat : les questions agricoles doivent demeurer un enjeu des négociations internationales

Résultats & impact 2 novembre 2022
Les négociateurs à la COP27, qui s’apprête à démarrer en Egypte, devront décider de l’avenir des questions agricoles au sein des prochaines COP climat. Quelles solutions devraient émerger en termes de politiques publiques d’adaptation de l’agriculture au changement climatique aux échelles nationales et internationales ?
Les zones pastorales d’Afrique subsaharienne (ici le Ferlo, au Sénégal) sont particulièrement touchées par le changement climatique © R. Belmin, Cirad
Les zones pastorales d’Afrique subsaharienne (ici le Ferlo, au Sénégal) sont particulièrement touchées par le changement climatique © R. Belmin, Cirad

Les zones pastorales d’Afrique subsaharienne (ici le Ferlo, au Sénégal) sont particulièrement touchées par le changement climatique © R. Belmin, Cirad

Le processus de Koronivia, lancé en 2017 et qui doit clarifier la place des questions agricoles au sein des COP climat, prend fin cette année. Pour Marie Hrabanski, chercheuse en sciences politiques au Cirad, l’objectif à la COP27 est d’abord de s’assurer que les enjeux agricoles resteront bien au cœur des négociations internationales sur le climat, malgré la fin de ce processus :

« En accord avec les objectifs de Koronivia, les Etats devront s’engager pour clarifier et préserver la place du secteur agricole dans les négociations climatiques. Ensuite il faudra traduire cela à l’échelle nationale et accompagner les agricultures du Sud au changement climatique. »

Un des enjeux porte sur la création ou non d'un nouvel organe dédié aux questions agricoles au sein de la convention-cadre des Nations unies sur le climat. Les négociations sur les systèmes agricoles et alimentaires pourraient aussi être confiées à un organe constitué déjà existant au sein de la Convention. 

Agroécologie, climate-smart ou solutions basées sur la nature ?

Les discussions menées dans le cadre de Koronivia ont mis à jour différentes approches en termes d’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Selon Marie Hrabanski, co-auteure d’une publication relative dans Environmental Science & Policy, trois orientations circulent : l’agroécologie, l’agriculture « climate-smart », et les solutions dites basées sur la nature.

 La France, ainsi que plusieurs pays d’Amérique latine, sont plutôt défenseurs des approches agroécologiques. Les pays du Sud sont également séduits par les solutions basées sur la nature, plus faciles à mettre en œuvre que l’agriculture « climate-smart », qui elle relève de solutions technologiques souvent coûteuses. La chercheuse précise : « Les Etats défendront l’approche qui leur paraît la plus judicieuse. Il est vrai qu’un clivage existe entre les tenants de l’agroécologie et ceux qui soutiennent l’agriculture climate-smart, mais des convergences sont aussi possibles. »

Référence

Marie Hrabanski, Jean François Le Coq. 2022. Climatisation of agricultural issues in the international agenda through three competing epistemic communities: Climate-smart agriculture, agroecology, and nature-based solutions. Environmental Science & Policy