Illustration. Delphine Guard-Lavastre © Cirad

Faire vivre la biodiversité

Nourrir le vivant, le podcast du Cirad, revient pour une deuxième saison consacrée à la biodiversité. De la forêt amazonienne aux vergers d’Asie, en passant par la paysannerie africaine, découvrez comment les interactions entre les humains, les plantes, les animaux, le sol ou encore le climat, font naître la richesse du monde vivant.

Épisode 1 : Forêts tropicales, forêts durables

Pour ce premier épisode, rendez-vous en Amazonie, un trésor de biodiversité. Au Brésil, des femmes et des hommes vivent de cette richesse, à travers l’exploitation du bois. Pour être pérenne, cette économie dépend de l’accès à une certaine diversité d’arbres, ainsi qu’à son renouvellement. Aujourd'hui, les modèles d’exploitation ne permettent pas ce renouvellement. Les scientifiques réfléchissent donc à une meilleure cohabitation entre les humains et les forêts qu'ils peuplent. Sur les sites expérimentaux du réseau Tropical managed Forests Observatory au Brésil, les chercheuses et chercheurs suivent l’évolution des forêts pour créer des modèles d’exploitations durables. Car c’est là que réside tout l'enjeu de la préservation de la biodiversité : protéger les forêts tropicales tout en permettant aux populations d'y vivre et d'en tirer parti.

Intervenants : 

  • Plinio Sist, directeur de l’unité de recherche Forêts & Sociétés du Cirad et coordinateur du réseau TmFO (Tropical managed Forests Observatory)
  • Lucas Jose Mazzei de Freitas, ingénieur forestier, chercheur à l’Embrapa, un organisme de recherche brésilien autour de l'agronomie et de l'élevage

Épisode 2 : La biodiversité paysanne

Mobilisés pour faire face aux aléas climatiques, les agriculteurs et les paysans façonnent aussi la biodiversité. Pour celles et ceux qui pratiquent l'agriculture familiale (soit près de 85 % des exploitations agricoles dans le monde), la diversité des semences cultivées est une des principales ressources dont ils disposent pour s'adapter à l'hétérogénéité de leur environnement et faire face à sa variabilité temporelle. Alors, face aux dérèglements climatiques, l’enjeu se dessine : comment faire en sorte que toutes et tous puissent accéder à cette diversité de semences ?

Intervenants :

  • Vanesse Labeyrie, agronome et ethnoécologue au Cirad, unité de recherche SENS (Savoirs, Environnement et Sociétés)
  • Mbaye Ndiouf, paysan sénégalais producteur de semences paysannes, membre de l’organisation paysanne ASPS

Épisode 3 : Cohabiter avec la faune sauvage

La faune sauvage d’Afrique australe est diverse et bien conservée, et ce notamment grâce à l’implantation de nombreuses aires protégées. A la lisière de ces zones de conservation, les habitants doivent cohabiter avec cette vie sauvage – éléphants, lions, etc.

Ces populations, qui ont été écartées des politiques de conservation, sont pourtant celles qui vivent au contact de cette faune. Comment les remettre au cœur des processus de décision ? C’est l’objectif du projet ProSuLi : faire en sorte que les habitants de ces zones deviennent les acteurs d’un développement qui concilie conditions de vie digne et préservation de la biodiversité. Pour les scientifiques en charge du projet, l’appropriation, par les populations locales, est un facteur clé de la réussite de tout projet de conservation.

Intervenants :

  • Alexandre Caron, écologue et vétérinaire dans l’unité de recherche ASTRE (Animal, santé, territoires, risques et écosystèmes) au Cirad
  • Febbie Dube, présidente de Malipati Nutritional Garden
  • Trevor Makondo, secrétaire du comité de pilotage de ProSuLi
  • Hlowani Mousoliwa, chargé du comité de pilotage de ProSuLi et du groupe Eco-tourisme

Épisode 4 : La chasse, une question de survie

Dans certaines régions d’Afrique centrale, la chasse est au cœur de l’identité culturelle, mais aussi au cœur de la survie des populations rurales. C’est le cas de plusieurs zones forestières du Gabon, où la chasse est une source essentielle de nourriture et de revenus.

Pour éviter que la demande croissante ne conduise à une exploitation jusqu’à épuisement de la faune sauvage, l’État gabonais a mis en place des restrictions légales très contraignantes pour les populations locales. Afin de contrebalancer ces restrictions, tout en assurant la durabilité de la ressource, des projets de développement se mettent en place. Parmi eux, le programme Sustainable Wildlife Managment, ou SWM, a pour but d’organiser la chasse de façon durable et légale ou, si ce n’est pas possible, de proposer des alternatives aux chasseurs. Ces initiatives visent à trouver des compromis entre conservation de la faune et sécurité alimentaire pour les populations rurales.

Intervenants :

  • Hadrien Vanthomme, spécialiste des dynamiques de populations animales au Cirad au sein de l’unité de recherche Forêts & Sociétés, et coordinateur du SWM programme au Gabon
  • Micheline Elogh'Asseko, facilitatrice pour le projet SWM auprès des communautés de chasseurs sur les terrains au Gabon.

Épisode 5 : Des insectes protecteurs

La biodiversité des insectes est en chute libre, et le recours abusif aux pesticides en est l’une des premières causes. De nombreux insectes sont cependant indispensables au maintien de nos activités agricoles : pollinisation, décomposition de la matière organique, régulation des ravageurs…

Le Cirad propose ainsi de promouvoir la lutte biologique, une pratique agroécologique qui a recours à des insectes « amis » des cultures, que l'on nomme les « auxiliaires ». Au Vietnam, les scientifiques participent à la diffusion de la plus ancienne forme de lutte biologique connue : l’utilisation des fourmis tisserandes pour réguler la population d’insectes ravageurs dans les vergers.

Intervenants :

  • Jean-Philippe Deguine, agroécologue et entomologiste au Cirad au sein de l’unité de recherche “Peuplements végétaux et bio-agresseurs en milieu tropical”, basé à Can Tho au Vietnam
  • Nguyen Thi Ngoc Truc, chercheuse du SOFRI (Southern Horticultural Research Institute), basée à My Tho au Vietnam

Épisode 6 : La vanille fait de la résistance

Au niveau mondial, moins de 200 espèces de plantes cultivées participent de manière substantielle à l’alimentation humaine. Cette dépendance à une faible diversité d’espèces rend nos systèmes agricoles particulièrement fragiles face aux aléas climatiques ou aux maladies. La culture du vanillier en est un triste exemple : sur 200 espèces connues, seules trois sont cultivées à travers le monde, et 95 % de la production mondiale de vanille reposent sur une seule variété. Cette faible diversité génétique rend les cultures très sensibles aux maladies.

On trouve à La Réunion une collection de vanilliers unique au monde, gérée par le Cirad, et qui a permis de mettre à jour une nouvelle variété présentant une résistance à un champignon dévastateur : la fusariose. De nombreuses variétés et espèces sont l’objet d’échanges avec les producteurs de l’île, qui les testent en conditions réelles.

Intervenantes :

  • Carine Charron, généticienne au Cirad et responsable de la collection de vanilliers du Centre de ressources biologiques (CRB) Vatel à La Réunion
  • Maryse Mounier, productrice de vanille à La Réunion