Le Cirad en Martinique a restitué les résultats d’une étude sur la chaine de valeur cacao au Nicaragua

23/01/2023
Coordonné par Agrinatura (https://agrinatura-eu.eu/), le projet VCA4D (Value Chain Analysis for Development), qui est financé par le Directorate International Partnership (INTPA) de la Commission Européenne, vise à comprendre et mesurer, selon un cadre méthodologique standardisé et systématique comment les chaînes de valeur agricoles contribuent au développement durable, d'un point de vue économique, social et environnemental. À ce jour, le projet, initialement de 6 ans (2016-2022), mais qui vient d’être renouvelé, a permis de mettre en œuvre plus d’une quarantaine d’études. Le Cirad, et en particulier des chercheurs du CAEC (Campus Agro-environnemental Caraïbe), ont participé à plusieurs d’entre-elles, notamment, l’étude de la filière mangue au Burkina Faso finalisée en 2017, celle de la mangue et de l’ananas en République Dominicaine finalisée en 2019 et plus récemment, celle du cacao au Nicaragua, qui vient de se terminer avec une restitution aux acteurs nationaux et des territoires en décembre 2022.
Introduction de l'étude cacao au Nicaragua, par la coordinatrice, chercheure du Cirad-CAEC © Sandrine Freguin Gresh, Cirad Martinique
Introduction de l'étude cacao au Nicaragua, par la coordinatrice, chercheure du Cirad-CAEC © Sandrine Freguin Gresh, Cirad Martinique

Introduction de l'étude cacao au Nicaragua, par la coordinatrice, chercheure du Cirad-CAEC

En effet, à la demande de la délégation de l’Union Européenne à Managua et en collaboration avec le gouvernement du Nicaragua, les expertes en charge de l’étude de la chaine de valeur cacao au Nicaragua, dont Sandrine Freguin-Gresh, chercheure au Cirad en Martinique, ont restitué et débattu les résultats de l’étude. Plus de 300 personnes étaient présentes à cette restitution et ont participé à 7 ateliers à Managua et dans 5 territoires cacaoyers du Nicaragua (Jinotega, Matagalpa, Siuna, Matiguas, Waslala) entre le 28/11 et le 02/12/2022.

Ces ateliers qui ont regroupé divers participants tels que : des producteurs de cacao de différents profils et origines, des membres ou non de coopératives de production, des représentants du secteur privé (exportateurs, transformateurs), des représentants d’institutions publiques en charge de l’appui au secteur agricole (MAG, MEFCCA, INTA, IPSA), coopération technique et bailleurs, ainsi que des universitaires et des étudiants de l’Université Nationale Autonome du Nicaragua (UNAN-Matagalpa) ont eu un franc succès.

 

Producteurs de cacao lors de la restitution à Jinotega © Sandrine Freguin Gresh, Cirad Martinique

Producteurs de cacao lors de la restitution à Jinotega

L'intégration des femmes et des jeunes, par la formation et le numérique, reste également un challenge tant pour la gouvernance des coopératives que pour le renouvellement de la population vieillissante des producteurs de cacao. Une réflexion est à mener sur la compétition entre les différents produits cacao et donc les chaines de valeurs liées avec la diversification des acheteurs et le positionnement sur des marchés de niche avec la question du coût de la certification pour les coopératives et de la contractualisation/engagement des producteurs auprès des coopératives.

Les débats ont été de différente intensité selon la configuration des ateliers (dans des coopératives, dans des salles municipales ou au siège de l’INTA, en présence de plusieurs hauts fonctionnaires dont le directeur de l’INTA qui a assuré la clôture de ce cycle d’interventions – voir photo). Mais tous les échanges ont permis de souligner la qualité de l’étude, la profondeur et le niveau de détail des analyses, ainsi que le potentiel de réutilisation des résultats par les acteurs de la chaine de valeur et les décideurs.

Tous les participants ont particulièrement apprécié les analyses sociales et environnementales (analyses de cycles de vie) qui offre un nouveau regard sur la filière, jusque-là peu documentée.

Enfin, les fonctionnaires des principaux ministères concernés, qui n’avaient pas pu participer à la collecte d’information, ont manifesté beaucoup d’intérêt à cette restitution qui marque une avancée dans la reprise du dialogue entre le personnel technique et les experts internationaux.

 

Prise de parole du directeur de l'INTA, Migue Obando, à la clotûre de la restitution finale © Sandrine Freguin Gresh, Cirad Martinique

Prise de parole du directeur de l'INTA, Migue Obando, à la clôture de la restitution finale