Sensibiliser et vacciner pour prévenir la rage au Sénégal

13/10/2025
Réduire le risque de transmission de la rage est l’objectif de la célébration de la journée mondiale de lutte contre cette maladie à Kédougou, une région de l’Est du Sénégal. L’activité comprend une mobilisation communautaire et une vaccination gratuite des chiens et singes contre la rage. Des dotations en vaccins antirabiques au niveau des postes vétérinaires et des structures de santé humaine sont également effectuées dans l’ensemble de la localité afin de renforcer la couverture vaccinale et faciliter la prise en charge des cas de morsures.
Vaccination d'un chien contre la rage à Kédougou au Sénégal.
Vaccination d'un chien contre la rage à Kédougou au Sénégal.

Vaccination d'un chien contre la rage à Kédougou au Sénégal. © I. Diallo, Cirad

Après une première année de mise en œuvre du projet AfriCam marquée par des recherches, la mise en place d’un réseau de surveillance communautaire et d’un système de suivi des cas de morsures, les données collectées révèlent que la rage constitue un risque majeur de santé publique dans la zone d’intervention du projet, en particulier à Kédougou. En 2024, soixante-dix-neuf cas de morsures ont été enregistrés, impliquant principalement des carnivores. À cela s’ajoute une population importante de chiens errants, ainsi que l’absence de suivi sanitaire des chiens domestiques, d’où cette action de sensibilisation à la rage.

Du 1er au 27 septembre, une campagne de sensibilisation communautaire est organisée. Elle inclut des visites à domicile menées par les auxiliaires communautaires formés dans le cadre du projet AfriCam, appuyées par des outils de communication tels que des flyers et des podcasts, qui sont également diffusés au niveau des radios locales. La journée de la rage est organisée le 28 septembre 2025 à la place publique de Kédougou (au Sénégal oriental) par Agronomes et vétérinaires sans frontières, l’Institut Pasteur de Dakar et le Cirad, en collaboration avec les services des santés humaine et animale, les autorités administratives et territoriales avec le soutien financier de l’Agence française de développement.

Présidium de la journée de sensibilisation contre la rage à Kédougou au Sénégal.

Présidium de la journée de sensibilisation contre la rage à Kédougou au Sénégal. © I. Diallo, Cirad

 

Quels sont les résultats de cette journée de lutte contre la rage ?

Chiens amenés par leur propriétaire au lieu de vaccination gratuite.

Chiens amenés par leur propriétaire au lieu de vaccination gratuite. © I. Diallo, Cirad

  • Plus de deux cent propriétaires de chiens et de singes ont bénéficié d’une vaccination gratuite de leur animal domestique.
  • Plus de cinq cent doses antirabiques sont mises à la disposition des services de santé animale pour poursuivre cette campagne vaccinale au-delà de cette journée.
  • Dotation des structures de santé humaine de quatre-vingt-cinq vaccins antirabiques pour une meilleure prise en charge des cas de morsures.
  • Amélioration significative des connaissances des populations sur la rage et les comportements de prévention.
  • Implication active des communautés, autorités locales et services techniques dans la lutte contre la rage.
Remise officielle de vaccins aux Services de santé par le Préfet.

Remise officielle de vaccins aux Services de santé par le Préfet. © I. Diallo, Cirad

Qu’est-ce que le projet AfriCam ?

Le projet AfriCam constitue la première phase opérationnelle du programme PreACTS (Prezode in Action in the Global South), co-piloté par le Cirad et l’Institut de recherche pour le développement. Il est mis en œuvre dans cinq pays : Cambodge, Madagascar, Cameroun, Guinée Conakry et Sénégal. Ce projet traduit concrètement l’engagement de l’initiative Prezode en faveur des pays du Sud, particulièrement exposés aux émergences de maladies zoonotiques.

Au Sénégal, AfriCam est mis en œuvre en partenariat avec le Secrétariat permanent du haut conseil national pour la sécurité sanitaire mondiale One Health, à travers son groupe thématique « Zoonoses ». Deux zones pilotes, présentant un fort intérêt épidémiologique et écologique, ont été sélectionnées : les départements de Kédougou (Est) et de Dagana (Nord).

Le projet vise à prévenir l’émergence et la propagation des zoonoses en améliorant la production, le partage et l’utilisation de données utiles à la décision. Pour cela, diverses interventions sont menées : caractérisation des risques zoonotiques, renforcement des capacités de surveillance multisectorielle, et implication active des communautés dans la détection et la notification des événements sanitaires inhabituels.