Le Burkina Faso est-il prêt pour une approche « One Health » de la surveillance des zoonoses ?

07/09/2022
La prévention et le contrôle des maladies zoonotiques, maladies infectieuses transmises entre l'homme et l'animal, nécessite la mise en place de systèmes de surveillance intégrés, s'inscrivant dans les principes du concept One Health. Mais comment mettre concrètement en œuvre ces systèmes ? En utilisant le cas du charbon bactéridien au Burkina Faso, nous avons essayé de comprendre quels étaient les freins et leviers à la mise en œuvre de systèmes de surveillance intégrés efficaces et pérennes.
  • Représentation opérationnelle du concept de One Health par le groupe consultatif d'experts de haut niveau (One Health High Level Expert Panel, OHHLEP) © FAO, OIE, WHO et UNEP

L'approche « One Health » promeut la mise en place de collaborations entre secteurs et disciplines pour améliorer, de façon équitable, la santé des hommes, des animaux domestiques et de l’environnement. L’application du concept à la surveillance épidémiologique laisse présager une amélioration de la performance épidémiologique et économique des systèmes de surveillance. Au Burkina Faso, malgré un appui technique et financier important des organisations internationales et des partenaires de développement pour promouvoir le concept « One Health », la surveillance des zoonoses continue largement à être réalisée en silos, avec peu de collaboration entre les autorités compétentes en charge de la surveillance dans les différents secteurs.

En utilisant le cas de l'anthrax (charbon bactéridien), nous avons mené une étude des parties prenantes du système de surveillance pour comprendre les freins à la mise en place d’une approche plus intégrée de la surveillance au Burkina Faso, selon le concept « One Health ». L’étude a montré que la mise en place d’une surveillance intégrée fonctionnelle et pérenne des zoonoses est freinée par des mécanismes de gouvernance intersectorielle peu fonctionnels mais également des facteurs propres aux acteurs de la surveillance (motivation inégale à collaborer ; capacités techniques, sociales et organisationnelles insuffisantes ; une connaissance limitée du concept « One Health » et du réseau de surveillance).

Cette étude suggère que l’engagement précoce de l’ensemble des acteurs dans l’élaboration des modalités de gouvernance et de mise en œuvre d’un système de surveillance « One Health » des zoonoses permettrait de lever en partie ces freins et d’évoluer vers une approche plus intégrée de la surveillance des zoonoses au Burkina Faso.

L'étude a été menée en collaboration avec l'institut de Recherche en Sciences de la Santé (Ouagadougou, Burkina Faso) et avec l'appui financier du Cirad, de l'Ambassade de France au Burkina Faso et FVI-VetagroSup."