Le point sur les voies d’amélioration de l’irrigation au Burkina Faso

25/10/2023
Le Cirad et ses partenaires contribuent à un projet d’envergure afin de permettre à un plus grand nombre de petits producteurs d’améliorer leurs systèmes d’irrigation au Burkina Faso. Ils se sont réunis pour faire un bilan à mi-parcours sur l’avancement de leurs travaux incluant le diagnostic des solutions d’irrigation, le recueil de données sur les nappes souterraines, ou encore l’étude des contraintes liées à l’utilisation de pompes solaires et les méthodes pour rationaliser l’utilisation de l’eau. Ils ont évoqué les points de blocage et les possibilités d’amélioration, en particulier la mise en place de plateformes d’innovation dans les communes.
Acteurs engagés dans le volet Petite irrigation privée et plateformes d'innovation
Acteurs engagés dans le volet Petite irrigation privée et plateformes d'innovation

Acteurs engagés dans le volet Petite irrigation privée et plateformes d'innovation. © D. Toé, Cirad

L’objectif du projet IRRINN est de permettre à un plus grand nombre de petits producteurs d’améliorer leurs systèmes d’irrigation (2021 à 2025). Pour cela, le projet va travailler sur l’irrigation de complément et sur la Petite irrigation privée (PIP). Coordonné par le Cirad, il est financé par l’Union européenne dans le cadre de l'initiative DeSIRA.

Les partenaires ont organisé un atelier bilan à mi-parcours du 4 au 5 octobre 2023 à Ouagadougou au Burkina Faso. Cet événement a réuni les partenaires engagés dans le développement du volet de la Petite irrigation privée (PIP) et des plateformes d’innovation.

Partenaires :

  • Cirad, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
  • PRACTICA, Organisation non gouvernementale de droit néerlandais
  • ZALF, Centre Leibniz de recherche sur les paysages agricoles
  • CSIC, Institut espagnol de recherche impliqué dans la coordination du volet PIP
  • INERA, Institut national de l'environnement et de recherches agricoles
  • APESI, Action pour la promotion de l’entreprenariat et des systèmes d’irrigation
  • ESC, Ecole supérieure de commerce de Ouagadougou

Cet atelier a été crucial dans la consolidation des efforts entre les partenaires impliqués dans le projet IRRINN. L'objectif était de faire le point sur les avancées, depuis le début du projet jusqu'à présent et d'identifier les difficultés rencontrées lors de la mise en œuvre.

Vue d’ensemble sur le bilan des partenaires

Les présentations des divers partenaires ont révélé une diversité de compétences et de contributions communes, visant à renforcer l'efficacité des pratiques et à relever les défis inhérents.

Dans le cadre de sa collaboration avec l’Institut national de l'environnement et de recherches agricoles, le Cirad a mené des activités de diagnostic des solutions d’irrigation dans les zones d’intervention : l’hydrologie de surface, les dynamiques de remplissage des barrages et les pratiques agronomiques dans les zones maraîchères. Par ailleurs, des données ont été recueillies, sous l’égide du Cirad, sur les nappes souterraines dans les zones du volet Petites irrigations privées (PIP).

Le Centre Leibniz et l’APESI ont travaillé sur les contraintes liées à l’adoption des innovations de « pompes solaires » dans les zones de Petites irrigations privées et ont produit un rapport sur ses forces et ses faiblesses.

L'ONG Practica a réalisé un diagnostic hydrologique et organisationnel sur quatre sites et des tests de solutions d’irrigation.

L'Institut espagnol de recherche (CSIC) impliqué dans la coordination du volet Petite irrigation privée (PIP) a effectué des recherches sur les moyens pour rationaliser l'utilisation de l'eau par les producteurs au niveau des PIP.

L’implication des partenaires dans le projet

Lors de ces échanges, le chef du projet, Dr Bruno Barbier, a affirmé qu’il existe une dynamique très positive au sein de l’équipe de coordination. « Nous avons des éléments concrets concernant l'axe de la petite irrigation privée (PIP). Je tiens à souligner ma satisfaction quant à l'implication des équipes. », a-t-il ajouté.

Difficultés rencontrées dans la mise en œuvre

En plus de la Covid-19, d’autres éléments ont freiné le bon déroulement des activités au niveau de ce volet. « Quand on parle d’atelier-bilan, on parle des acquis mais aussi des contraintes rencontrées pendant la mise en œuvre, et de voir quelles sont les recommandations. », a souligné Marc Ouédraogo, le point focal de l’APESI. Il propose d'améliorer la communication interne du projet en privilégiant la diffusion des informations par mails.

Farid Traoré, le point focal de l’INERA a souligné que des problèmes administratifs ont entraîné un démarrage tardif de leurs activités lors de la première année. En guise de recommandations, il a suggéré d'améliorer la collaboration entre les parties prenantes et de rendre l'information plus accessible à tous les niveaux.

Johannes Schuler, le point focal de ZALF a souligné que des problèmes de sécurité ont mis en difficulté la mise en œuvre de leurs activités. Des phases exploratoires avaient été menées dans la région du Nord à Arbollé, qui a finalement été écartée du fait de l’insécurité.

Les partenaires présents ont également saisi l'occasion pour poser leurs préoccupations. Prosper Kola, expert en facilitation, chargé d’appuyer la mise en place des plateformes d’innovation (PI), a répondu à la question de leur durabilité. « Une étude a été réalisée pour voir les dynamiques des zones, il est ressorti qu’il n’y a pas d’organisations particulières sous forme de plateformes d'innovation existantes. Ensuite, il a été décidé d’implanter ces plateformes au niveau communal pour ne pas les démultiplier et décourager les participants... » a-t-il répondu. Par rapport à la préoccupation sur la valorisation des résultats du projet, le plan de communication a été amélioré et sera proposé pour validation par tous les partenaires.

Les discussions ont été constructives, démontrant l'engagement commun envers le succès du projet. Cet atelier a permis de renforcer la cohésion entre les partenaires et de tracer la voie vers une mise en œuvre efficace et durable des actions à venir. Un deuxième atelier est prévu dans les semaines à venir avec les acteurs impliqués dans les Bassins de collecte d’eau de ruissellement (BCER).