Crédits biodiversité, le terme est-il bien approprié ? Analyse et propositions de l’économiste Alain Karsenty, chercheur au CIRAD.

16/12/2022
Les crédits carbone parsèment les discours du changement climatique depuis longtemps. Qu’en est-il des crédits biodiversité, au cœur d’une initiative annoncée par Emmanuel Macron lors de la COP27 ? Alain Karsenty, économiste au Cirad en explore l’intérêt et les limites au regard des systèmes déjà à l’œuvre ou proposés par ailleurs.

Il est beaucoup question actuellement de la mise en marché de « crédits biodiversité », sur le modèle des crédits carbone, pour que les investisseurs privés puissent participer au financement de la conservation et de restauration des forêts ainsi que des autres espaces naturels. Or, le terme de « crédits biodiversité » est ambigu. Tout crédit suppose, en parallèle, un « débit ». Le principal risque d’un marché de « crédits biodiversité » serait de favoriser du greenwashing, avec des acteurs économiques qui achèteraient de tels « crédits » dans une partie du monde pour prétendre compenser les impacts négatifs (« débits ») sur la biodiversité qu’ils ont engendrés ailleurs. Il est donc important d’éviter ce terme de « crédits » à propos, cette fois, de la biodiversité et de proposer, par exemple, celui de « certificats d’impacts positifs sur la biodiversité », qui pourraient être commercialisés auprès d’entreprises et d’institutions financières à l’échelle internationale. L’analyse et les propositions de l’économiste Alain Karsenty, chercheur au CIRAD.