Faciliter l'adoption de nouvelles variétés de racines, tubercules et bananes à cuire - RTBfoods

Ce projet vise à identifier les traits de qualité qui conditionnent l’adoption des nouvelles variétés de racines, tubercules et bananes à cuire (RTB), via une méthodologie originale et participative associant consommateurs, transformateurs, agriculteurs et chercheurs.
Marché de Guyane © D. Dufour, Cirad
Marché de Guyane © D. Dufour, Cirad

Marché de Guyane © D. Dufour, Cirad

Enjeux

En matière d’amélioration des plantes, une variété est optimale quand elle a un bon rendement, est adaptée au sol et résiste aux maladies ou aux conséquences du changement climatique. Ces critères ne garantissent pas pour autant son adoption par les producteurs et les consommateurs. Qu’il s’agisse de banane à cuire, d’igname, de patate douce, de pomme de terre ou de manioc, on s’est aperçu que les variétés "élites" issues des programmes d’amélioration sont peu utilisées par les agriculteurs et acteurs des chaînes de valeur. Par exemple, pour préparer du fufu de manioc, il faut passer par une phase de fermentation, un défibrage… Le rendement au champ d’une nouvelle variété a beau être meilleur, si elle ne ramollit pas suffisamment pendant la phase de fermentation et complique le défibrage, elle ne sera pas adoptée. Ces traits de qualité dépendent de la génétique, mais aussi de l’environnement : ils sont très difficiles à intégrer dans les schémas d’amélioration. Pour mieux les prendre en compte, les chercheurs du Cirad ont développé des méthodes d’évaluation de qualité complexes.

Descriptif

Ce projet établira un lien entre les préférences locales des consommateurs ou des transformateurs et les critères de qualité, avant d'intégrer ces derniers dans les programmes de sélection. Objectif : aboutir à une meilleure adoption des variétés améliorées, et ainsi renforcer la sécurité alimentaire ainsi que le revenu des agriculteurs. Mises en place dans cinq pays africains (le Bénin, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et l’Ouganda) ainsi qu’en Colombie, les activités analyseront des préparations culinaires différentes (bouilli, pilé, frit) et les préférences variétales associées, ainsi que l’aptitude à la transformation (facilité de stockage, d’épluchage, de fermentation, défibrage ou granulation) des productions de RTB - manioc, igname, patate douce, banane à cuire, pomme de terre. L’approche employée tient de l’ingénierie réverse : partir du consommateur pour remonter à l’améliorateur. De l’identification des critères conduisant à l’adoption d’une variété à l’évaluation de l’impact de l’environnement sur sa variabilité, en passant par le rôle des femmes et des jeunes, les activités du projet sont multiples.

Impacts attendus : 

  • Les variétés améliorées de RTB sont mieux adoptées et commercialisées
  • Le revenu des agriculteurs des territoires concernés augmente
  • La sécurité alimentaire des ménages ruraux est renforcée

Partenaires contractuels

L'IITA, l’Alliance Bioversity International et CIAT et le CIP ; le CARBAP (Cameroun), le CNRA (Côte d'Ivoire), Bowen University (Nigeria), le NaCRRI et le NARO (Ouganda), le NRCRI (Nigeria) et l'université d'Abomey-Calavi – FSA/UAC (Bénin), Inrae (France), le NRI et le James Hutton Institute (Royaume-Uni).