Promouvoir des modes de vie durables dans les aires de conservation transfrontalières d’Afrique australe - ProSuLi

Le projet renforce la gestion durable de quatre sites au sein d’aires de conservations transfrontalières en Afrique australe, par un développement local respectueux de la biodiversité, tout en modifiant le rôle et l’attitude des communautés dans la gestion collective de ces aires.
Habitations à la périphérie du parc national non clôturé Gonarezhou au Zimbabwe, dans l’aire de conservation transfrontalière Great Limpopo © A. Caron, Cirad
Habitations à la périphérie du parc national non clôturé Gonarezhou au Zimbabwe, dans l’aire de conservation transfrontalière Great Limpopo © A. Caron, Cirad

Habitations à la périphérie du parc national non clôturé Gonarezhou au Zimbabwe, dans l’aire de conservation transfrontalière Great Limpopo © A. Caron, Cirad

Enjeux

Les aires de conservations transfrontalières (connues sous l’acronyme anglais TFCA) sont composées de systèmes socio-écologiques complexes associant aires protégées et zones communales. Un ensemble d’acteurs locaux (les communautés locales, les ONG, les services gouvernementaux, le secteur privé, les chercheurs) ont un accès inégal aux ressources naturelles (l’eau, le pâturage, la faune, le bois) dans un système de gouvernance qui inclut, entre autres, les chefs-lieux, le gouvernement national, la réglementation internationale des espèces sauvages. Développer les moyens d’existence des communautés locales à l’intérieur des TFCA est un élément clé de leur durabilité. Or aujourd’hui, dans la majorité des aires, les objectifs de conservation sont privilégiés au détriment de la sécurité alimentaire et du développement socio-économique des communautés. L’accent est trop souvent mis sur l’appui aux activités touristiques communautaires, générant des revenus pour un nombre très limité de personnes et contraignant d’autres à se tourner vers des activités illicites (braconnage), alors que l’élevage et l’agriculture restent les piliers de la culture locale. Une diversification des modes de vie est donc nécessaire en adaptant les pratiques ancestrales aux nouveaux contextes environnementaux (présence d’aires protégées, changements climatiques) et en développant des modes d’utilisation des ressources naturelles durables. En renforçant une gouvernance locale, inclusive et juste entre acteurs locaux, il faut donc faire émerger une vision commune partagée d’une TFCA durable, à même de réconcilier bien-être des populations et protection des milieux.

Descriptif

Le projet est conçu sur une approche participative : l’ensemble des activités à mettre en œuvre pour une gestion équitable et durable des ressources naturelles sont conçues par les communautés. Dans un premier temps, des ateliers sont organisés, durant lesquels les acteurs de la conservation et les communautés locales définissent ensemble des « futurs » possibles, via des approches d’anticipation. A partir de ces réflexions sur les facteurs qui influencent les modes de vie, dans chacun des sites du projet, les communautés locales priorisent les activités à mettre en œuvre (construction de points d’eau, gestion collective des troupeaux de bétail, services vétérinaires, etc). Ces activités sont alors mises en place et suivies grâce à des indicateurs co-construits par les acteurs. L’objectif étant que les acteurs locaux puissent utiliser ces indicateurs pour garantir une bonne gouvernance, une appropriation et une durabilité des activités, dans une approche ascendante du développement.

Le projet repose sur trois grands principes :

  • La durabilité des processus de collaboration multipartite comme outil de gouvernance locale ;
  • La représentativité des acteurs impliqués dans ces processus pour que tous, et en particulier les plus vulnérables, puissent en bénéficier ;
  • La prise en compte de l’histoire et des expériences de chaque socio-écosystème dans la mise en place de nouvelles initiatives.

Impacts attendus

  • En leur donnant davantage de responsabilités dans la gestion de leur territoire et les capacités d’utiliser eux-mêmes les ressources naturelles de manière efficace et durable, les communautés locales gagnent en autonomie.
  • Les acteurs des TFCA changent de paradigme en mettant en place des approches intégrées qui allient à la fois objectifs de conservation et besoin de développement socioéconomique.

Partenaires contractuels

Okavango Research Institute (Bostwana), University Eduardo Mondlane (Mozambique), University of Zimbabwe (Zimbabwe), National University of Science and Technology (Zimbabwe), CNRS (France), Biohub Trust (Zimbabwe)