Mieux comprendre les comportements alimentaires et les représentations socio-culturelles pour accompagner le changement des jeunes adultes martiniquais - MARACUDJA

Le projet Maracudja (Mieux comprendre les comportements alimentaires et les représentations socio-culturelles pour accompagner le changement et inverser la transition nutritionnelle pour une alimentation plus végétale des jeunes adultes martiniquais) est un projet de recherche en partenariat porté par le Cirad en Martinique et conduit en collaboration avec l'l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Son objectif est de caractériser les freins et leviers au renforcement de la consommation d’aliments riches en protéines végétales en substitution à la viande chez les jeunes Martiniquais. Il entend déboucher sur la définition d’actions et d’orientations de politiques publiques qui favorisent l’acceptabilité sociale du repas plus végétalisé par les jeunes.

Enjeux

C’est un projet innovant, qui répond aux demandes sociétales actuelles en Martinique, aux Antilles et plus largement en France, pour inverser la transition alimentaire et nutritionnelle qui s’est opérée dans les outre-mer, caractérisée par le passage rapide d’une alimentation   « traditionnelle » structurée autour des pénuries, à un régime de type « occidental » marqué par l’abondance. En effet, ayant des taux de prévalence élevés de maladies chroniques liées à l’alimentation (obésité, diabète, surpoids), les jeunes Martiniquais sont source de préoccupations en termes de santé publique. Étant les potentiels parents de demain et ceux de jeunes enfants, les jeunes adultes sont aussi un levier d’action pour les générations futures.

Descriptif

Le projet propose un travail de recherche en deux temps sur la période 2024-2026.

Une première phase de recherche exploratoire sera centrée sur l’analyse des « mutations alimentaires » des jeunes, c’est-à-dire, quand les jeunes changent leurs comportements et pratiques alimentaires, affirmant leurs choix et leurs préférences de manière autonome.

Pendant cette phase du travail, nous dresserons un état des lieux des comportements et pratiques alimentaires des jeunes (le « manger » quotidien), de leur « manger préféré » (ce que les jeunes ont envie de manger) et leur « manger idéal » (ce qu’ils considèrent comme étant équilibré, leurs représentations du « bien manger ») et nous tenterons de mettre en lumière leur rapport à la viande (rouge), aux protéines d’origine animale (poisson, fromage, produits laitiers), et aux aliments riches en protéines végétales. Nous enquêterons enfin sur les contraintes qui façonnent l’alimentation des jeunes et sur les leviers pour végétaliser leur assiette avec des acteurs clefs de l’alimentation en Martinique et des personnes-ressources qui travaillent auprès de ces jeunes (dans le domaine médical et social).

Une deuxième phase de recherche sera centrée sur l’analyse des déterminants de la consommation alimentaire des jeunes, en particulier ceux concernant la végétalisation de l’assiette. Pour ce faire, nous mobiliserons l’économie expérimentale qui consiste à reconstituer une situation économique dans un environnement contrôlé où les variables sont déterminées par l’expérimentateur. Nous organiserons donc des sessions expérimentales avec des jeunes, pour tester si les dimensions relevant de l’environnement alimentaire et du contexte de décision (information, comportement d’autres individus) autre que strictement monétaire (prix) peuvent influencer leurs comportements.

Résultats attendus

  1. Comprendre les déterminants de comportements et des choix alimentaires des jeunes Martiniquais.
  2. Contribuer au dialogue au sein des instances territoriales de l’alimentation, comme par exemple le Comité territorial de l’alimentation de Martinique (COTALIM).
Partenaires opérationnels : INRAE