L’AFD et le Cirad s’engagent pour une gestion durable des grandes plantations agricoles et forestières de quatre pays de l’ASEAN

Institutionnel 15 juin 2020
L’Agence Française de Développement (AFD) et le Cirad ont signé le 11 juin une convention en faveur d’une gestion durable des plantations agricoles et forestières dans quatre pays membres de l’Association of the South-East Asia Nations (ASEAN). Ce projet bénéficie d’un financement du Fonds pour l’expertise et les échanges d’expériences (FEXTE) à hauteur de 1,2 million d’euros.
La zone ASEAN abrite le troisième massif forestier tropical mondial, après l’Amazonie et le bassin du Congo. L'enjeu de ce nouveau projet Cirad-AFD est d'accompagner la transition agroécologique des grandes filières de plantations tropicales, afin de réduire leur impact sur la biodiversité et aider à lutter contre la déforestation dans cette région © A. Rival, Cirad
La zone ASEAN abrite le troisième massif forestier tropical mondial, après l’Amazonie et le bassin du Congo. L'enjeu de ce nouveau projet Cirad-AFD est d'accompagner la transition agroécologique des grandes filières de plantations tropicales, afin de réduire leur impact sur la biodiversité et aider à lutter contre la déforestation dans cette région © A. Rival, Cirad

La zone ASEAN abrite le troisième massif forestier tropical mondial, après l’Amazonie et le bassin du Congo. L'enjeu de ce nouveau projet Cirad-AFD est d'accompagner la transition agroécologique des grandes filières de plantations tropicales, afin de réduire leur impact sur la biodiversité et aider à lutter contre la déforestation dans cette région © A. Rival, Cirad

Située en zone intertropicale, la zone ASEAN abrite le troisième massif forestier tropical mondial, après l’Amazonie et le bassin du Congo. Toutefois, l’essor de grandes plantations agricoles ou forestières (pour le caoutchouc, l’huile de palme, la cellulose ou le bois) a engendré depuis des décennies une importante déforestation et des pertes brutales de biodiversité. La maîtrise technique et sociale par la formation à la gestion des acteurs du développement de ces filières revêt dès lors un caractère urgent et prioritaire.

Face à ce constat, le Cirad cherche à accompagner pendant 5 ans le renforcement de compétences dans 4 pays de l’ASEAN (Indonésie, Malaisie, Thaïlande et Vietnam). Il s’agit de consolider les dispositifs de formation existants, pour former de nouvelles générations d’acteurs, en leur offrant de nouvelles solutions favorisant la productivité et la durabilité des plantations.

Après une première phase consistant en une étude de faisabilité de 9 mois, le projet viendra renforcer des dispositifs existants de formation initiale d’étudiants en Mastère et de formation continue de cadres déjà en activité (au sein de grandes plantations, de coopératives de petits planteurs et dans des banques finançant l’agriculture). Les contenus de formation seront axés sur l’agroécologie, la gestion environnementale et sociale, et la prise en compte du changement climatique et de la biodiversité. Outre les actions à destination des étudiants, le projet organisera des ateliers régionaux de sensibilisation et de partage d’expérience et de bonnes pratiques.

« La gestion durable des plantations agricoles et forestières est un enjeu de préservation de la biodiversité, mais aussi un enjeu social et économique en Asie du Sud-Est. Ce sont des sujets concrets que connaissent bien le Cirad et ses partenaires indonésiens, malaisiens, vietnamiens et thaïlandais »,explique Yazid Bensaïd, directeur régional de l’AFD en Asie du Sud-Est. « Nous leur faisons confiance pour définir ensemble et mettre en œuvre des actions de formations de la nouvelle génération de gestionnaires de plantations, d’agriculteurs voire de banquiers agricoles ! Ce projet s’inscrit pleinement dans la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) dont la France s’est dotée et à laquelle l’AFD contribue ».

Pour Michel Eddi, PDG du Cirad : « Il s’agit de préparer la transition agroécologique nécessaire aux grandes filières de plantations tropicales, compte tenu de leur impact sur la biodiversité : il en va de la résilience de ces systèmes de culture aux changements climatiques et de leur adaptation aux nouveaux contextes sociaux et économiques des pays du Sud, mais aussi de leurs capacités à intervenir sur les marchés des pays développés avec une garantie de durabilité de leur production que réclament les consommateurs des pays du Nord. Les jeunes cadres en charge de ces filières doivent recevoir la formation qui les rendra capables d’installer et de qualifier les bonnes pratiques, d’améliorer et faire converger les systèmes de certification, et de gérer en innovant la cohabitation entre espaces naturels et cultivés. Il leur reviendra aussi de mettre en place des observatoires indépendants pour qualifier et évaluer les progrès réalisés par tous les acteurs au service de cette ambition collective. Pas de développement durable possible sans un investissement massif dans le capital humain pour préparer l’avenir ».

« Ce projet à dimension régionale, qui doit concourir à la préservation de la biodiversité par la lutte contre la déforestation et la diffusion des pratiques agroécologiques, est un exemple très concret des domaines dans lesquels la France souhaite travailler avec l’ASEAN ! », indique Olivier Chambard, Ambassadeur de France pour l’Indonésie, Timor Leste et l’ASEAN.