Améliorer les connaissances sur l’utilisation des surfaces agricoles, un pas vers l’autonomie alimentaire et énergétique de La Réunion

23/09/2022
Suite à une étude menée en 2021, le Cirad a réalisé par analyse d’images satellites et enquêtes sur le terrain, des cartes recensant les productions maraichères et fruitières. Ces cartes ont permis d’obtenir des informations actualisées et fiables sur les productions horticoles et seront utilisées dans le cadre de recherches portant sur l’autonomie alimentaire et énergétique de La Réunion.

Des cultures maraichères du Sud de l'île de La Réunion (© J. Huat, Cirad)

Répondre aux enjeux du territoire en termes d’autosuffisance alimentaire

Les enjeux d’alimentation durable et d’amélioration de la sécurité alimentaire sont des ambitions affirmées par les politiques nationales et régionales. Ces enjeux sont d’autant plus forts dans un contexte de changements climatiques et face aux incertitudes qui en découlent. Cependant, malgré des efforts de diversification et d’augmentation des productions agricoles, les importations de produits alimentaires continuent leur progression depuis plus de 10 ans (DAAF, 2017). Un projet de recherche porté par l’ADEME, l’Université de La Réunion et le Cirad, questionne la capacité d’autosuffisance alimentaire et électrique de l’île selon différents scénarios d’usages des sols. Cette modélisation s’appuie notamment sur la localisation des zones et des rendements des cultures maraichères et fruitières locales, mais les connaissances sur la répartition spatiale de ces productions sont encore insuffisantes pour répondre clairement aux questions. La production de séries de cartes pour faire un état des lieux précis et fiable des productions maraichères et fruitières tout au long de l’année serait un outil puissant.

L’étude menée en 2021 par un collectif de chercheurs a eu pour objectifs de :

  • localiser les zones de productions horticoles (fruits et légumes) à l’échelle territoriale,
  • estimer les rendements ainsi que les consommations en azote à l’échelle de ces zones,
  • mieux quantifier les surfaces cultivées en maraichage et en arboriculture fruitière au sein de ces zones

Exemples de cartes produites : cartes de répartition des zones de production maraîchères à La Réunion (© Cirad)

Recenser les productions agricoles maraichères et fruitières

Ce travail conséquent fut séquencé en plusieurs étapes :

  • Des inventaires bibliographique et cartographique : identification des principales cultures horticoles alimentaires à La Réunion et leurs caractéristiques (rendements, périodes de productions, recommandations en fertilisation azotée ;
  • Des entretiens auprès d’experts et des travaux de cartographie participative, qui ont donné finalement lieu à un découpage des productions en trois catégories : légumes frais, tubercules et légumes secs ;
  • Une restitution et une validation auprès d’un groupe d’expert qui a permis d’améliorer et valider le découpage du territoire ainsi que localiser les cultures au sein de ces zones ;
  • Une estimation des rendements et des apports en azote par zone de production ;
  • Une validation et une correction des surfaces par des analyses d’images satellites.

Cette étude a permis de cartographier les principales zones de productions fruitières et maraîchères à l’échelle de l’île. Des cartes, actualisées en permanence, sont désormais accessibles en ligne avec ces données.

Suivre les évolutions des surfaces agricoles et l’occupation des sols

La chaine de production de ces cartes a permis d’affiner la connaissance du mode d’occupation des sols à La Réunion. Il s’agit surtout de suivre finement les principales productions végétales et leur localisation ainsi que leurs rendements et les apport d’azote associés.

Comme les surfaces agricoles évoluent au fil des années, tout comme le mode d’occupation des sols, la mise à jour régulière, presque automatique, de ces données permettra donc de suivre les dynamiques de production agricole et des besoins en intrants.

Ces informations participent aux recherches visant à l’autonomie alimentaire de l’île et trouvent aussi un écho dans le plan Ecophyto 2+ qui vise à réduire et optimiser les niveau d’intrants (souvent importés) dans les systèmes de culture.

 

Retrouvez les cartes en ligne et en accès sur la colonne de gauche.