Quand les acteurs sociaux co-construisent un observatoire en Amazonie

04/11/2020
Engagés depuis des années en Amazonie notamment avec les communautés d’agriculteurs familiaux, le CIRAD, l’IRD, l’UnB et divers partenaires brésiliens et européens mettent leurs résultats de recherche au service des institutions locales, en construisant avec les acteurs locaux un observatoire des dynamiques socio-environnementales, afin de définir des stratégies d’action et des politiques plus appropriés permettant de rétablir un équilibre durable.
Quand les acteurs sociaux co-construisent un observatoire en Amazonie

La transformation de l’utilisation des sols en Amazonie met à mal l’équilibre délicat de la régulation climatique locale et mondiale, comme le souligne les événements climatiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations de la dernière décennie. L’effet de ces changements sur les habitants de la région, en particulier les communautés les plus vulnérables, est particulièrement tangible.

Le projet Odyssea, financé par le programme Marie Skłodowska-Curie de l’Union Européenne, achevé en décembre 2019, va être poursuivi par l’Institut National des Sciences et Technologies (INCT) Odisseia, financé par le CNPQ, la CAPES et la FAP-DF. Plus de 100 chercheurs de cette double initiative ont contribué à recenser un large éventail de données, allant du suivi par satellite, données climatiques et hydrologiques, relevé de pollutions, aux entretiens et questionnaires menés avec les acteurs clés et agriculteurs. Un processus de construction d’un observatoire pilote a été engagé à Santarém, l’un des 5 sites du projet. Comme l’expliquent les coordinatrices du projet Odyssea, Emilie Coudel (CIRAD) et Marie-Paule Bonnet (IRD), dans l’article « Results in Brief » [1] publié sur le site de l’Union Européenne, ce projet ne s’est pas contenté de fournir des données aux institutions et communautés, mais a cherché à les mettre au service de la société, en construisant une «science citoyenne» qui redonne du pouvoir aux organisations de base pour qu’elles prennent en main leur avenir.

Mobilisant les syndicats d’agriculteurs de Santarém, Mojuí dos Campos e Belterra, un long processus a permis de construire ce que les communautés attendaient de la recherche, suivi d’une collecte de données par une vingtaine de jeunes agriculteurs formés par l’équipe. Après différentes réunions d’analyse conjointe des données entre chercheurs et acteurs sociaux, dont le format a dû être adaptée au contexte de la pandémie, un séminaire mettra en débat ces résultats avec l’ensemble des institutions du territoire de Santarém le 4 décembre 2020, par visioconférence. Les premiers résultats de l’observatoire y seront présentés et les acteurs présents seront invités à s’engager dans l’élaboration de stratégies d’action et de mise en politique.