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Émergence d'une nouvelle maladie du manioc en Amérique du Sud : renforcement de la coopération transfrontalière France-Brésil pour lutter contre sa propagation
L'émergence de la maladie du manioc Cassava Witch Broom Diseases en Amérique du Sud
Cette nouvelle maladie, la maladie du balai de sorcière (Cassava Witch Broom Diseases), est causée par le champignon Ceratobasidium sp . (Leiva et al.2023) qui a été détecté officiellement pour la première fois en Amérique du Sud.
- En Guyane française par le laboratoire de la santé des végétaux de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES)
- Au Brésil, plus particulièrement dans l'État de l'Amapa par le laboratoire fédéral de défense agricole de Goiania.
Depuis plus d'un an le Cirad collabore avec ses homologues brésiliens de l'Embrapa Amapa (Unité de recherche écorégionale du Nord de l’Amazonie) et mandiocultura de Cruz das Almas (Bahia) sur cette problématiques de manière à coordonner leus stratégies de recherche et de lutte contre ce pathogène émergeant.
De nombreux projets sur le manioc dans la région
Le Cirad a par ailleurs obtenu un financement de 200 000 euros de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG) en janvier 2024 pour le projet Sanimanioc, dont l'objectif est la formation des producteurs de manioc à la multiplication de boutures saines et à la mise en place de bonnes pratiques. L'effort se poursuivra avec un nouveau projet sur le programme de Coopération Interreg Amazonie (FEDER). Le Cirad souhaite monter un projet international entre la Guyane française, le Brésil mais aussi le Suriname sur le manioc avec un volet phytosanitaire en particulier sur cette maladie du balai de sorcière Ceratobasidium sp.
La coopération transfontalière et régionale pour renforcer la lutte contre la propagation de la maladie
Deux agents du Cirad, Margaux Llamas et Yi Zheng se sont rendu à Macapa du 3 au 9 septembre 2024. Deux jours d'atelier avec les chercheurs de l'Embrapa, de l’Institut de recherches scientifiques et technologique de l'Etat de l'Amapa (IEPA) (), et de l’Université de l'Etat de l'Amapa (UEAP) (), ont permis de lister les activités prioritaires de recherche.
Suite à ce travail, une lettre d'intention de collaboration a été signée entre l'Embrapa, représenté par le chef général de l'Embrapa Amapa, Antonio Claudio Almeida de Carvalho et le Cirad, représenté par Margaux Llamas, responsable du Centre de ressources biologiques des plantes pérennes de Guyane (CRB PPG). Les deux institutions se sont engagées à "renforcer leur collaboration sur le champignon pathogène (Ceratobasidium sp.) et sur les méthodes agroécologiques de gestion et de contrôle des maladies provoquées sur le manioc en Amazonie". La signature a été effectuée le 6 septembre 2024, à la 53e Foire expo (expofeira) de Macapa, en présence entre autres, du président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), Gabriel Serville, et de son vice-président délégué à l'agriculture, la pêche, la souveraineté alimentaire et l'évolution statutaire, Roger Aron, et du gouverneur de l'Amapa, Clécio Luis.
Le samedi 7 septembre 2024 un groupe de travail s’est réuni afin de faire un état des lieux de la situation de la crise sanitaire du manioc, du côté français et brésilien. Les différentes stratégies de lutte et les perspectives de coopération ont également été abordées. Le groupe de travail était composé du Cirad, de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), de l'Embrapa, du Ministère de l'Agriculture de l'élevage et de l'approvisionnement brésilien (MAPA^) (), de l’Institut d'extension assistance et développement rural de l'Etat de l'Amapa (RURAP) () et de l’Agence de la défense et de l'inspection agricole de l'Amapa (DIAGRO) (),.
Cette mission, en plus de renforcer les liens existants entre les gouvernements locaux (Amapa et Guyane française), le Cirad et les instituts techniques et de recherche brésiliens, démontre la volonté et l'urgence de poursuivre le travail en partenariat déjà initié. En effet, afin de contrôler l'extension sud-américaine de la maladie émergente du balai de sorcière du manioc (CWBD), la mise en place d'une stratégie régionale coordonnée entre la France et le Brésil semble cruciale.