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Des moutons pour désherber les bananeraies : une innovation agroécologique qui se déploie en Guadeloupe ?
Pâturage de moutons dans la canne à sucre, expérimenté par un producteur ayant entendu parler de la pratique « moutons dans les bananeraies ». © Louise.Fau
En 2022, dans le cadre du projet Territoires Durables, le Cirad, l’INRAE et l’Institut Technique Tropical (IT2) ont mené des expérimentations avec des moutons pour contrôler l’enherbement dans les bananeraies guadeloupéennes, afin de les substituer à l’usage des herbicides et au désherbage mécanique. Des ateliers de prospective et de construction d’un plan d’action avaient accompagné la structuration de ce changement de pratique. Trois ans plus tard, dans la seconde phase du projet, une évaluation in itinere, réalisée via un atelier participatif et des entretiens qualitatifs auprès de 18 acteurs du territoire (agriculteurs, chercheurs, techniciens, et représentants de la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt), a permis d’identifier les principaux changements générés par l’expérimentation.
Principaux changements identifiés
- Certains agriculteurs ont transformé la pratique en introduisant des moutons dans la jachère ou dans de nouvelles cultures, sur la base de nouvelles compétences acquises, jusqu’à la création d’une nouvelle activité de naisseur pour renouveler le cheptel.
- La thématique a été introduite au sein de la stratégie de l’IT2 avec un nouveau poste dédié, de nouveaux projets permettant de compléter les expérimentations, en bananeraies et sur d’autres cultures, auprès de nouveaux expérimentateurs volontaires.
- Le lycée agricole intègre désormais cette thématique dans son BTS.
- L’INRAE a accompagné les projets menés par l’IT2 et renforcé les échanges sur cette thématique au sein de ses réseaux d’animation.
- Enfin, le Cirad a renforcé ses compétences et sa visibilité sur cette thématique et exploré de nouvelles questions portant sur le système alimentaire et la perception des consommateurs de Guadeloupe.
Cette évaluation a également permis d’identifier des pistes pour accompagner le changement d’échelle de la pratique en s’appuyant sur les compétences acquises et les adaptations apportées par les agriculteurs, les techniciens et la recherche, ou en développant de nouvelles actions pour lever les principaux obstacles identifiés, comme un renforcement de la formation des agriculteurs pour la gestion sanitaire des moutons.