Le ReMIST s’engage pour la sensibilisation des acteurs de la recherche sur la « science ouverte » au Burkina Faso

07/11/2022
Le colloque « Science ouverte au Sud » s’est tenu à Cotonou du 25 au 27 octobre 2022 avec comme thème : « Gestion et ouverture des données de la recherche : panorama et perspectives en Afrique ». Il a mobilisé plus de 150 acteurs du monde scientifique venus de 21 pays, pour un plaidoyer en faveur de la science ouverte.

Membres de la délégation du ReMIST au colloque « Science ouverte au Sud » de Cotonou. © ReMIST

Coorganisé par l’IRD, le Cirad et l’Académie Nationale des Sciences, Arts et Lettres du Bénin (ANSALB), cet évènement s’inscrit dans la continuité du 1er colloque de Dakar organisé en 2019. Les échanges y avaient porté sur les enjeux et les perspectives de la science ouverte en Afrique francophone et aboutit à la rédaction de la « Déclaration pour le partage et l’ouverture des données de la recherche pour le développement durable ».

Cette seconde édition a permis aux scientifiques et aux professionnels de l’information scientifique, d’échanger sur les enjeux de la science ouverte et de dresser un panorama d’approches pour une meilleure gestion et une ouverture des données de la recherche en Afrique, à travers des communications, ateliers pratiques et présentations de posters. Ce colloque comportait 3 principaux thèmes : 1) Recommandations et exigences des gouvernements, des institutions et des bailleurs de la recherche pour la science ouverte ; 2) Dispositifs de gestion, de partage et de diffusion : pratiques, bénéfices, freins : et 3) Enjeux éthiques et juridiques, modèles éditoriaux et économiques.

Le Réseau pour la Mutualisation de l’Information Scientifique et Technique (ReMIST) est un réseau de 16 partenaires pour promouvoir la mutualisation des ressources d’informations scientifique et technique au Burkina Faso. Sa communication lui a permis de partager son expérience dans son engagement pour la science ouverte. Les résultats de l’enquête menée en 2020 auprès des acteurs de la recherche du Burkina Faso sur leur perception et leur pratique en matière de science ouverte ainsi que les actions menées par le réseau pour la promotion de la science ouverte ont aussi été présentés sous la forme d’un poster.

Le colloque de Dakar avait permis de mieux comprendre « ce mouvement qui prône une science collaborative et de partage des connaissances, ouverte à toutes les nations et accessible à tous », et de contextualiser les besoins de la science ouverte. Celui de Cotonou met l’accent sur les défis auxquels la communauté scientifique africaine fait face en matière d’accès et de partage des données de la recherche.

Selon Ndijdo Kane, chercheur à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), plusieurs initiatives ont été créées autour de la science ouverte notamment la plateforme africaine de science ouverte. Toutefois, le partage des données connait des blocages significatifs qui se manifestent par une faible présence de l’Afrique, et plus précisément de l’Afrique francophone, dans le panorama mondial de la science ouverte. Pour rendre cette participation effective, quelques pistes d’actions ont été identifiées :

  1. Promouvoir les bonnes pratiques en matière de gestion des données de la recherche
  2. Promouvoir le dialogue, la collaboration, les échanges au sein de la communauté scientifique pour le partage des données
  3. Mettre en place des mécanismes d’accompagnement, de financement pour l’exécution des recommandations de l’Unesco
  4. Porter davantage le plaidoyer de la science ouverte au niveau national voire continental sur les politiques de gestion et d’ouverture des données
  5. Adopter des actions pour les programmes de recherche, pour rendre les données publiques, et prendre en compte les aspirations des populations

A l’issue de ce colloque, le ReMIST réitère son engagement à accompagner les professionnels de l’information et les chercheurs dans l’adoption de bonnes pratiques en matière de science ouverte à travers l’information et la formation. Il adhère à toutes actions concourant à l’adoption d’une politique nationale en faveur de la science ouverte au Burkina Faso.