Le Cirad met les producteurs au cœur de la restitution des résultats du diagnostic des systèmes maraichers au Mali.

Cet atelier fut la première occasion pour le Cirad, de passer en revue ses activités programmées dans le cadre de la composante 3 du projet Safeveg dédié à la « Production de légumes sains et pratiques post-récolte climato-résilientes » et principalement le rapport du diagnostic des systèmes de production maraichères dans les zones d’intervention du projet (Kati, Bougouni, Koutiala et Sikasso). Le diagnostic a été réalisé suivant à partir des visites de sites de production et de deux séries d’enquêtes. Une première phase d’enquête réalisée auprès de 308 producteurs dont 145 dans 7 communes de Koulikoro et 163 dans 13 communes de Sikasso. Pendant la deuxième phase, 103 producteurs (51 à Koulikoro et 52 à Sikasso) ont été sélectionnés à partir des informations recueillies lors de la première phase. Le rapport a abordé plusieurs points, notamment : les caractéristiques socio démographiques des enquêtés ; la diversité des spéculations ; les pratiques culturales ; les méthodes d’irrigation des cultures ; les sources d’approvisionnement des intrants agricoles ; les circuits de commercialisation des produits maraîcher ; les variétés cultivées ; les aspects post récolte des cultures maraîchères.

Cette séance d’échange a été riche en enseignements sur la perception des contraintes et des innovations par les maraichers. Chaque partie présentée a fait l’objet d’échanges interactifs entre les différents acteurs présents pour la bonne compréhension de tous. Ces échanges ont été réalisés en Bambara ou en Français suivi d’une traduction dans l’une des langues si nécessaire. Les contraintes majeures et des pistes de solutions innovantes ont été clairement identifiées pour la poursuite des activités du projet Safeveg. A l’exception d’un intervenant qui juge bénéfique la présence de certains nématodes, elle constitue pour la plupart une contrainte majeure pour la production de culture maraichères. Il est souhaitable de pouvoir éclairer les producteurs sur la gestion des nématodes phyto-parasites et la qualité des sols. Pour un autre participant, il est important que le projet apporte des solutions afin de soulager les producteurs ayant des difficultés à utiliser les produits phytosanitaires suivant les recommandations. Selon les participants à l’atelier, la surutilisation des produits de synthèse (en partie prohibés) est principalement causée par le manque de diversité culturale, la résistance des nuisibles, un déséquilibre biologique (disparition des ennemis naturels et des pollinisateurs), la méconnaissance des effets négatifs des pesticides sur la santé des agriculteurs comme des consommateurs).

Ces producteurs maraichers recommandent la mise en place de solutions innovantes pour une production durable sans usage de produits chimiques, et sollicitent un encadrement de la part du projet, à travers des séances de formation et des suivis réguliers de leur travail. Ceci passera par des évaluations des pratiques innovantes chez des producteurs pilotes avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes qui travaillent dans le secteur maraicher. Il a été aussi mentionné lors des échanges que les femmes qui représentaient plus de la moitié des travailleurs dans le maraichage détenaient moins du tiers des terres exploitées.