Inscrire la mobilité pastorale dans une strategie transfrontalière

30/06/2022
A partir d’un diagnostic territorial et d’ateliers, des experts locaux du Burkina Faso et du Togo ont construits des futurs plausibles du territoire transfrontalier en 2035 et mis en récit la place, le rôle et les fonctions que la transhumance pourrait avoir dans ces différents scénarios. En interview dans le cadre de l’émission «Recherche Vitale» sur la Radio Nationale Burkinabè, Jean-Michel Sourisseau et Alassane Lompo nous parlent du projet.

Un éleveur sur un parcours de transhumance entre Fada nGourma et le Togo, 2016 © G. Coulon

Un atelier de restitution et de débat autour de l’étude «Une approche territoriale et anticipatrice pour une transhumance apaisée à la frontière entre le Togo et le Burkina Faso», s’est tenu à Ouagadougou, le 14 juin 2022. Financée conjointement par la FAO et le département fédéral des affaires étrangères de la confédération Suisse, cette étude repose sur une méthode innovante de prospective territoriale. Elle permet aux acteurs locaux et aux décideurs de replacer le pastoralisme dans une dynamique plus globale liée au développement de cet espace transfrontalier, et de s’extraire des tensions actuelles sur la question, en imaginant différents futurs pour ce territoire. Elle a ainsi cherché à répondre à deux questions : quels pourraient être les futurs du territoire transfrontalier entre le Togo et le Burkina Faso en 2035 ? Quels rôles et quelles fonctions pourrait jouer le pastoralisme dans ces futurs ?

Durant l’atelier, 8 représentations de transhumance transfrontalière en 2035 ont été présentées et discutées. Ces images, révélant les leviers d’action possibles, invitent à renforcer la décentralisation pour une reprise en main locale du développement, à dynamiser et institutionnaliser les cadres de la coopération transfrontalière entre le Burkina et le Togo, et à communiquer plus largement sur la réalité de la transhumance dans ce territoire.

L’atelier a largement donné la parole aux acteurs de l’Est du Burkina et du Nord du Togo, parole peu audible en ces temps difficiles. Ils ont pu partager leurs difficultés et voir que malgré une situation sécuritaire dégradée, des projets continuent de se mettre en place, des actions sont menées et des volontés politiques s’expriment pour appuyer une transhumance inclusive et bénéfique au plus grand nombre.