Tiques et risques sanitaires en élevage de ruminants - TISARU

Le projet TISARU, porté par le Cirad Guadeloupe avec l’appui de la Direction de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt (DAAF) a pour objectif de cartographier et quantifier les dangers sanitaires ayant un impact clinique et/ou économique majeur au sein des élevages de ruminants de Guadeloupe et à identifier leurs facteurs de risque. L’autre objectif du projet est d’assurer un transfert de techniques et de compétences pour la surveillance des résistances aux traitements (acaricides, anthelminthiques) vers l'association pour la protection sanitaire des élevages de Gwadloup (Sanigwa) et ainsi permettre de réaliser un état des lieux des résistances aux acaricides des tiques prélevées dans les élevages de gros et petits ruminants et de caractériser les résistances aux anthelminthiques chez les parasites gastro-intestinaux des petits ruminants.
Tiques sénégalaises © Damien Meyer, Cirad
Tiques sénégalaises © Damien Meyer, Cirad

Tiques sénégalaises © Damien Meyer, Cirad

Enjeux

Le nombre d’éleveurs professionnels déclarés en Guadeloupe s’élèverait à environ 7600 en 2018 pour un cheptel de 39000 têtes de bovins et à 370 détenteurs de petits ruminants (données DAAF). Cependant ces données cachent une forte chute de la production avec un volume d’abattage réduit de 23% et de 50% pour les bovins et les petits ruminants respectivement entre 2010 et 2017 (DAAF Guadeloupe, 2019). Les dangers sanitaires et le coût des traitements constituent un frein majeur pour la relance de l’élevage de gros et petits ruminants en Guadeloupe. Les tiques présentes sur le territoire (Amblyomma variegatum, tique sénégalaise et Rhipicephalus microplus, tique créole) ainsi que les maladies à tiques associées, la cowdriose transmise par la tique sénégalaise, les babésioses et anaplasmoses transmises par la tique créole, la dermatophilose, apparaissent comme des dangers sanitaires majeurs pour les filières ruminants en Guadeloupe. Par ailleurs, le spectre des acaricides de synthèse (lutte chimique contre les acariens, auxquels appartiennent les tiques) est restreint et l’apparition de résistances est probable, d’une façon similaire à la situation de résistances multiples mise en évidence en Martinique par le Cirad en 2013-2016. Une diminution drastique de l’efficacité des anthelminthiques, médicaments utilisés pour la lutte contre les parasites digestifs, en élevage de petits ruminants a également été mise en évidence dès 2011 par l’INRAE.

Descriptif

Ce projet a pour ambition de répondre aux besoins exprimés par les éleveurs au travers de solutions de transfert adaptées :

  • retours personnalisés vers les éleveurs sur l’état sanitaire et les résistances aux traitements observées au sein de leurs élevages ;
  • ateliers de transfert ;
  • guides de recommandations pratiques pour une gestion des maladies d’élevage et des résistances aux traitements.

Résultats attendus

Le projet TISARU  produira des connaissances sur l’état sanitaire des troupeaux de ruminants en Guadeloupe et l’état des résistances aux traitements acaricides et anthelminthiques. Il accompagnera les éleveurs de ruminants vers un contrôle raisonné des parasites et des maladies infectieuses dans les filières bovine, ovine et caprine. L’adoption de nouvelles pratiques devrait permettre une meilleure viabilité et une durabilité accrue des élevages guadeloupéens.

Partenaires opérationnels : INRAE ; SANIGWA (GDS); Institut technique de l’élevage (Itel) ; Direction de l’alimentation de l’agriculture et de la forêt  (DAAF) Guadeloupe.