Rôles de l'agroforesterie dans l'intensification durable des petites exploitations agricoles et la sécurité alimentaire - RAMSESII

RAMSESII vise à fournir des scénarios innovants d’intensification des parcs agroforestiers en Afrique de l’Ouest en contribuant à une production agricole durable et à la sécurité alimentaire dans la région.
Parc agroforestier de Niakhar (Sénégal) vu d’un drone en saison humide où les Faidherbia défoliés (cimes blanches) sont dominants (a) et carte d'occupation du sol par une mosaïque de sous-cultures obtenue par télédétection © Cirad
Parc agroforestier de Niakhar (Sénégal) vu d’un drone en saison humide où les Faidherbia défoliés (cimes blanches) sont dominants (a) et carte d'occupation du sol par une mosaïque de sous-cultures obtenue par télédétection © Cirad

Parc agroforestier de Niakhar (Sénégal) vu d’un drone en saison humide où les Faidherbia défoliés (cimes blanches) sont dominants (a) et carte d'occupation du sol par une mosaïque de sous-cultures obtenue par télédétection © Cirad

Enjeux

Dans un contexte de diminution des terres arables, l'intensification de l'agriculture conventionnelle est apparemment une solution rapide et efficace. Elle maximise les rendements à court terme et répond à l'explosion des besoins alimentaires. Cependant, elle présente des risques élevés à long terme (baisse de la fertilité et de la diversité des semences, cycles de l’eau bousculés). L’agroforesterie quant à elle, permettant de produire une plus grande quantité et diversité de produits, participe à la sécurité des revenus, tout en fournissant des services écosystémiques de soutien et de régulation. Ces derniers sont un point de départ pour concevoir des systèmes agricoles plus résilients et intelligents face au climat.

RAMSESII ambitionne de faire évoluer les pratiques vers une intensification de l’agroforesterie, en proposant de nouvelles méthodes participatives de gestion des parcs.

Descriptif

RAMSESII adopte une approche holistique, transdisciplinaire et multi-échelle pour évaluer et prendre en compte les facteurs de gestion des parcs selon six axes :

  1.  La collaboration et le partage entre les connaissances scientifiques et endogènes par des chercheurs en sciences sociales, forestiers, agronomes, géographes, biophysiciens et experts en télédétection travaillant avec les agriculteurs et autres acteurs de l'agroforesterie ouest-africaine
  2. L’analyse des priorités, des attitudes, des compétences et des atouts des agriculteurs pour adopter des méthodes d’intensification basées sur des preuves scientifiques et locales
  3. L’évaluation des impacts de ces méthodes d’intensification sur les revenus agricoles et les services écosystémiques, avec un focus sur l'approvisionnement, en tant que priorité pour la sécurité alimentaire
  4. La caractérisation des parties prenantes, des cadres de gouvernance, des arrangements institutionnels et des politiques ayant un impact sur la gestion des parcs
  5. La co-construction avec les parties prenantes de scénarios réalistes de régime foncier et de gouvernance qui permettent aux agriculteurs d'intensifier durablement les parcs
  6. Le développement d'un cadre de suivi et d'évaluation des impacts du projet.

Quatre types de parcs, au Sénégal et au Burkina Faso, servent de terrains d’étude :

  1. Le parc à Faidherbia (Faidherbia albida, arbre fixateur d'azote) à Niakhar, Sénégal
  2. Le parc à Guiera (Guiera senegalensis) à Thiès-Keur Matar, Sénégal
  3. Le parc à karité (Vitellaria paradoxa) près de Koumbia, au Burkina Faso
  4. Le parc à Piliostigma (Piliostigma spp., arbuste fixateur d'azote) à Kamboinsé-Yilou, Burkina Faso

Impacts attendus

  • Les rôles de l’agroforesterie dans l'intensification durable des petites exploitations agricoles et la sécurité alimentaire des sociétés en Afrique de l'Ouest sont caractérisés. Les connaissances sont diffusées auprès des populations locales, qui s’accordent sur l’importance d’une intensification des pratiques agroforestières.
  • De nouvelles méthodes de gestion des parcs agroforestiers voient le jour, allant vers une intensification durable.
  • La sécurité alimentaire de la région s’en trouve améliorée. Les revenus des agriculteurs augmentent, tout comme la résilience des parcs et des cultures face aux changements climatiques.
Partenaires contractuels : IRD ; Université de Wageningen ; Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), Institut de l'environnement et recherches agricoles du Burkina Faso (Inera), Centre de service scientifique ouest-africain sur le changement climatique et l'utilisation adaptée des terres (West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use, Wascal), Association pour la promotion des arbres fertilitaires, de l’agroforesterie et la foresterie, Birdlife, Alliance globale du karité.