Construire la résilience à travers l’intensification écologique au Zimbabwe - RAIZ

Le projet « Construire la résilience à travers l’intensification écologique au Zimbabwe » vise à développer et mettre en œuvre des approches agroécologiques scientifiquement testées pour améliorer la production agricole et la résilience au changement climatique, tout en protégeant l'environnement et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
Carte du monde. ©-Adobe-Stock

Enjeux

Le secteur agricole du Zimbabwe contribue pour environ 17 % au PIB et fournit des emplois et des revenus à 60-70 % de la population. Il est principalement axé sur la subsistance, le maïs étant la principale culture de base, avec un recours limité aux intrants externes. Les systèmes de culture et d'élevage dominants ont une faible efficacité d'utilisation des ressources et ont généralement des impacts négatifs sur l'environnement. Dans ces systèmes, les rendements sont très inférieurs au potentiel permis par le climat et les contraintes physiques des sols, et la pauvreté est très élevée.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit que l'Afrique australe souffrira du changement climatique. Cela fait de l'adaptation du secteur agricole au changement climatique une priorité nationale, exigeant la formulation de politiques réactives au plus haut niveau. Le Zimbabwe a élaboré un cadre décennal (2018-2028) pour faciliter la promotion de la l’agriculture intelligente face au climat (AIC, en anglais : Climate smart agriculture ou CSA). Cependant, l'adoption de l’AIC reste limitée. Les pratiques agroécologiques (AE), et la perspective systémique intégrée dans les approches agroécologiques pourraient aider à relever les défis du changement climatique et à améliorer l'intensification durable de l'agriculture au Zimbabwe.

La délégation de l'Union européenne (UE) au Zimbabwe a élaboré, avec les États membres intéressés, l'initiative de l’équipe européenne (Team Europe Initiative, TEI) sur « l'agriculture intelligente face au climat pour renforcer la résilience ». Cette initiative vise à aider le Zimbabwe à s'engager dans les changements nécessaires pour améliorer la production agricole et rendre l'agriculture plus résistante au climat tout en protégeant l'environnement et en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Le projet Raiz constitue le volet « recherche » de cette TEI. Il s’agit de fournir des preuves scientifiques et une expérience pour la conception, la mise en œuvre et le suivi des progrès de la composante AIC de la TEI, et de ses projets futurs.

Descriptif

Les activités du projet sont les suivantes :

1.Fourniture d’orientations pour la conception, la mise en œuvre et le suivi des progrès de la composante AIC de la TEI 

  • Répertorier les expériences en cours et les réussites en matière d'agroécologie et d’AIC et formuler des enseignements pour le renforcement de la résilience ;
  • Identifier des lacunes dans les connaissances et des questions de recherche pour une agriculture plus résiliente.

2. Élaboration de concepts et méthodes pour promouvoir les approches et les pratiques d’intensification écologique

  • Développement de concepts et méthodologies à utiliser dans tous les sites de recherche pour la participation active des agriculteurs et des communautés locales à l'inventaire de leurs pratiques d'utilisation des terres et de pratiques agricoles, leur évaluation par rapport aux objectifs d'intensification durable, d'adaptation et d'atténuation ;
  • Inventaire et sélection des approches, des pratiques et des innovations en matière d'intensification écologique dans chaque site de recherche ;
  • Enquêtes et expérimentations participatives ;
  • Construction et animation de plateformes d’innovation multi acteurs.

3. Évaluation et documentation des expériences et résultats obtenus avec les approches et les pratiques de l’agroécologie concernant leur adoption et leur contribution à la CSA

  • Évaluation scientifique et documentation des expériences réalisées et des problèmes rencontrés lors de la mise en œuvre des activités dans chaque site de recherche ;
  • Évaluation intégrée de la durabilité sociale, économique et environnementale, sur chaque site de recherche, incluant les critères de revenu des exploitations, d’inclusion des jeunes et des femmes, et des principaux services écosystémiques. Cette évaluation fera appel aux méthodes empiriques multicritères, aux modèles, et aux méthodes de l’économie expérimentale ;
  • Organisation de discussions sur les résultats avec les parties prenantes concernées et identification conjointe des adaptations et des modifications nécessaires au niveau des exploitations agricoles, des communautés, du conseil agricole (vulgarisation) ainsi que des donateurs de la TEI et des partenaires effectifs ou potentiels.

4. Développement des capacités des services de vulgarisation et de conseil sur les approches agroécologiques et de leur contribution à l'intensification, à l'adaptation et à l'atténuation

  • Développement d'un cadre convivial d'aide à la décision pour le système agricole et de matériels de formation associés qui permettent de conseiller et de former les agriculteurs sur la meilleure allocation des ressources à l’échelle des fermes et des collectivités ;
  • Préparation d'un manuel avec des lignes directrices et des techniques pour fournir un soutien spécifique aux femmes et aux jeunes dans l'agriculture ;
  • Conception et mise en œuvre d'une formation de formateurs pour les agents de vulgarisation.

5. Élaboration de programmes d'études visant à encourager l'agroécologie et l’AIC dans le cadre de l'enseignement supérieur

  • Examen et évaluation des programmes actuels de l'enseignement supérieur en agriculture (niveau bac, master 1 et master 2) et élaboration participative avec le corps enseignant d’adaptation des contenus sur la contribution de l’agroécologie à une agriculture plus productive, rémunérant mieux les agriculteurs et plus respectueuse de l’environnement, avec une attention particulière à la défense des intérêts de femmes et des jeunes dans l’agriculture ;
  • Développement de stages de master 1 et 2 pour que les étudiants participent à la mise en œuvre du projet et de la TEI afin d'acquérir une expérience pratique de l'agroécologie et de la CSA et de transférer les nouvelles connaissances acquises dans des contextes de travail.

6. Mise à disposition de faits scientifiques pour le dialogue politique sur l'agroécologie et l’AIC au Zimbabwe

  • Examen et évaluation des politiques et stratégies existantes relatives à l’AIC ;
  • Publication d’articles à partir des résultats scientifiques établis, notamment des articles thématiques sur les impacts économiques, sociaux, et environnementaux des techniques agroécologiques, avec une attention particulière aux enjeux de genre et de la place de la jeunesse ;
  • Organisation d’ateliers pour mener des discussions structurées avec les décideurs politiques et un large éventail d'autres parties prenantes clés afin d’élaborer des notes d'orientation.

Résultats attendus

  • Des orientations sont fournies pour la conception, la mise en œuvre et le suivi des progrès de la composante AIC de la TEI ;
  • Des concepts et des méthodes pour promouvoir les approches et les pratiques de l'agroécologie sont élaborés et adaptés aux contextes locaux ;
  • Les expériences et les résultats obtenus avec les approches et les pratiques de l'agroécologie sont évalués en termes d’adoption et de leur contribution à l’AIC et sont documentés ;
  • Les capacités des services de vulgarisation et de conseil sur les approches agroécologiques et leur contribution à l'intensification, à l'adaptation et à l'atténuation sont renforcées ;
  • Des programmes d'études sont élaborés afin d’encourager l'agroécologie et l’AIC dans le cadre de l'enseignement supérieur ;
  • Des faits scientifiques sont mis à la disposition du débat politique sur l'agroécologie et l’AIC au Zimbabwe.