Quantifier les conséquences de l'utilisation des terres en Amérique latine et dans les Caraïbes - LULAC

Le projet LULAC consiste en une étude qui vise à quantifier les conséquences des stratégies d’utilisation des terres et des régimes alimentaires sur (i) les émissions de gaz à effet de serre (GES), (ii) la valeur économique agricole de la production et des exportations, et (iii) les habitats naturels en Amérique latine et dans les Caraïbes.
TER-koes-nadi-unsplash Paysage d’Indonésie Unsplash © K. Nadi

Enjeux

Stabiliser le changement climatique à 1,5° C implique d’atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Actuellement, en Amérique latine et dans les Caraïbes, l’utilisation ou le changement d’affectation des terres sont responsables de près de la moitié des émissions de GES et de 31 % des émissions de dioxyde de carbone. Les émissions de carbone proviennent en grande partie de la déforestation, de l’agriculture et de l’élevage. Or tous les scénarios de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) mentionnent que les arbitrages en matière d’utilisation des terres impliqueront une nette augmentation des terres pour la production alimentaire et l’implantation humaine entre 2020 et 2050. Les terres utilisées pour la conservation et la restauration des forêts seront donc réduites, entraînant une émission nette de carbone.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’utilisation des terres est également liée à des aspects économiques : l’agriculture, l’élevage, la pêche, la sylviculture et l’agroalimentaire emploient 15 % de la main d’œuvre. Et 21 % des terres et 19 % des émissions de GES émanant de l’agriculture et de l’élevage sont liés aux exportations.

Enfin, avec la destruction de l’habitat naturel des populations de vertébrés, notamment des forêts tropicales, la région vit actuellement une crise sévère en matière de biodiversité.

Descriptif

L’objectif de l’étude est de quantifier l’impact des stratégies de changement d’utilisation des terres et de changement de régime alimentaire sur les rendements, l’atténuation des émissions de GES, la valeur économique agricole de la production et des exportations, et les habitats naturels en Amérique latine et dans les Caraïbes. Des indicateurs additionnels, relatifs aux conséquences économiques (emploi et rentabilité), à l’adaptation au changement climatique (usage de l’eau, érosion, résilience aux évènements extrêmes, diversification) et à la biodiversité, peuvent être également examinés. La faisabilité des différentes options de changement d’utilisation des terres pour les différents acteurs, en distinguant les producteurs axant leur production sur leur consommation propre, les marchés locaux ou les exportations, doit être évaluée également, en différenciant les risques et opportunités par type d’acteurs qui n’ont pas la même taille ou le même accès au crédit.

Le projet, axé sur l’Amérique latine et les Caraïbes, vise à :

  • Obtenir des sources de données nationales et régionales auprès des experts en utilisation des terres ;
  • Quantifier l´impact actuel de l’agriculture et des unités de production d’élevage d’animaux sur les émissions de GES ;
  • Explorer comment aléas (évolution de la demande mondiale, changement climatique, etc.) et choix sociétaux (régimes alimentaires, implantation des cultures et des unités de production d´élevage, stratégies d’import-export, choix technologiques en agriculture et production animale) influent sur le résultat des systèmes d’utilisation des terres d´ici à 2050 en matière d’émissions de GES, de consommation alimentaire, et, dans la mesure du possible, sur les revenus, l’emploi et la conservation de la biodiversité ; 
  • Évaluer comment des incertitudes et le manque de données peuvent affecter les résultats d´analyse finaux, et prioriser quelles données manquantes chercher en priorité ; 
  • Faire des recommandations à l’attention des décideurs politiques pour mettre en place des stratégies de décarbonation en matière d´utilisation de terres.

Résultats attendus

Les impacts seront liés à la diffusion de l’étude (méthode et résultats), avec un projet d’article universitaire comme principal résultat. L’article sera envoyé à des revues à comité de lecture pour publication, en ciblant les revues multidisciplinaires de premier plan.