Structure et dynamique des forêts d'Afrique centrale - DynAfFor

Mis en œuvre dans dix sites d’Afrique centrale, le projet vise à définir des règles d’exploitation durable du bois intégrant le fonctionnement écologique des populations d’arbres et des peuplements et la variabilité des conditions environnementales.
Les forêts d’Afrique centrale constituent le deuxième plus grand massif mondial de forêts denses humides © S. Gourlet-Fleury, Cirad
Les forêts d’Afrique centrale constituent le deuxième plus grand massif mondial de forêts denses humides © S. Gourlet-Fleury, Cirad

Les forêts d’Afrique centrale constituent le deuxième plus grand massif mondial de forêts denses humides © S. Gourlet-Fleury, Cirad

Enjeux

Les forêts d’Afrique centrale constituent le deuxième plus grand massif mondial de forêts denses humides, abritant une grande diversité d’espèces végétales et animales, stockant d’énormes quantités de carbone et source d’importants revenus pour les populations locales. Elles sont confrontées à un accroissement des pressions anthropiques (exploitation du bois, conversion des terres, exploitation minière). L’exploitation pour le bois d’œuvre, en particulier, favorise la pénétration du massif par les agriculteurs et les chasseurs et appauvrit les canopées, de par la récolte répétée de grands arbres de valeur, en fonction des demandes des marchés.

La prise de conscience croissante des risques encourus par les forêts denses a conduit la plupart des pays d’Afrique centrale à redéfinir, entre 1990 et 2002, leurs lois forestières et à imposer des plans d’aménagement dans les forêts dédiées à la production, qui couvrent environ 50 millions d’hectares.  Aujourd’hui, 60 % de cette superficie se trouve sous un statut de concession aménagée. Les plans d’aménagement sont supposés être « durables » au sens de l’Organisation Internationale des bois tropicaux (OIBT) c’est-à-dire permettre « la production d’un flux continu de produits et de services sans porter atteinte aux valeurs intrinsèques de la forêt ni hypothéquer sa productivité future, et sans effets indésirables sur l’environnement physique et social ». Le projet s'intéresse principalement aux conditions dans lesquelles il est possible de produire durablement du bois d’œuvre en forêt tropicale.

Descriptif

Les activités du projet permettent d’atteindre trois objectifs principaux :

  • Améliorer les connaissances scientifiques et techniques sur la dynamique forestière des forêts semi-décidues et de transition

Des données sur les arbres et les sols sont collectées régulièrement sur plusieurs centaines d’hectares de dispositifs de suivi. Elles permettent de comprendre et de quantifier les effets de l’environnement sur la dynamique de ces arbres. Une étude des effets de l’exploitation sur certains sites est menée, de même qu’une étude de la dynamique des stocks de carbone dans la biomasse aérienne.

  • Améliorer les outils d'aide à la décision en matière d'aménagement forestier

Les connaissances produites sur les relations entre dynamique des populations d’arbres, variables environnementales et exploitation forestière sont modélisées et intégrées dans des simulateurs qui servent de base pour discuter des conditions d’amélioration des règles d’aménagement.

  • Mobiliser les acteurs pour l'amélioration des pratiques d'aménagement

Un réseau d’acteurs prêts à s’engager dans l’amélioration des pratiques d’aménagement est structuré (réseau R2FAC) et des formations réalisées pour la mise en place de dispositifs de suivi et l’utilisation d’outils d’aide à la décision. Ces démarches sont entreprises en étroite collaboration avec les administrations forestières, les organismes nationaux de recherche et les concessionnaires forestiers.

Impacts attendus

  • Constitution d’un réseau de dispositifs de suivi à long terme de la dynamique des populations et des peuplements, en conditions naturelles ou après exploitation. Ce réseau alimentera la recherche et la formation des forestiers.
  • Développement et alimentation de modèles mathématiques et de simulateurs informatiques permettant de prédire l’effet de l’exploitation forestière sur le comportement à long terme des populations et des peuplements. Ces outils aideront la réflexion sur la règlementation à modifier dans les plans d’aménagement, pour parvenir à une gestion durable des forêts.
  • Formation de plus de 250 doctorants, étudiants en master et en licence dans les cinq pays du projet.
  • Sensibilisation des acteurs au devenir des forêts d’Afrique centrale, les incitant à repenser l’aménagement du territoire et la pratique de l’exploitation forestière dans les forêts les plus sensibles.

Partenaires contractuels 

Université de Liège, Nature+, ATIBT (Association technique internationale des bois tropicaux)

Autres partenaires : Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), Université de Yaoundé 1, Université des sciences et techniques de Masuku, Université de Bangui, Université Marien Ngouabi, Université de Kisangani, compagnies forestières : CIB-Olam, Pallisco, Precious Woods-CEB, Rougier, Wijma