Modalités d’accès à la diversité cultivée et résilience des agroécosystèmes des zones semi-arides - ARISER

Le projet ARISER vise à fournir la première évaluation systématique de la relation entre les modalités de circulation des informations et des semences, la diversité des cultures, et la stabilité de la production agricole dans les zones arides africaines soumises à une forte variabilité climatique.
Diversité du pois de terre dans le sud-est du Sénégal (région de Kédougou) © V. Labeyrie, Cirad
Diversité du pois de terre dans le sud-est du Sénégal (région de Kédougou) © V. Labeyrie, Cirad

Le pois de terre est une légumineuse résistante à la sécheresse cultivée par les femmes du groupe Bassari dans le sud-est du Sénégal pour la préparation du plat de résistance Enap. Les semences de cette espèce circulent exclusivement par le biais du don, et ont une grande valeur culturelle et sociale dans cette société. © V. Labeyrie, Cirad

Enjeux

ARISER analyse l'effet des modalités de circulation des semences et d'informations sur la diversité cultivée dans les systèmes agricoles des zones semi-arides. Le projet cherche également à mieux comprendre leurs implications pour la résilience de ces systèmes agricoles face aux perturbations, notamment climatiques.

Le projet aura un impact sur le domaine de la durabilité dans la science et la recherche en réseau. Il vise à améliorer la prise de décision des paysans et paysannes face au changement climatique.

Descriptif

ARISER cherche à comprendre le lien entre :

La méthodologie du projet s'articule autour de quatre activités principales liées entre elles et organisées sous forme d'axes de travail :

I. Dispositif de collecte des données

La recherche portera sur plusieurs aspects:

  • Caractériser les modalités locales de gestion de la diversité cultivée ;
  • Mesurer la diversité fonctionnelle et le rendement ;
  • Mesures au champs (diversité fonctionnelle et rendement).

La méthode utilisée est une approche mixte consistant en des enquêtes auprès des ménages, des entretiens semi-structurés avec des informateurs clés dans chaque communauté, la méthode du "jeu sérieux" (modélisation par le jeu), des discussions de groupe et le développement de données simulées afin d'améliorer le processus de prise de décision.

II. Simulation et modélisation

Une approche qui mobilise des outils de modélisation multi-agents pour simuler l'effet des différents types de réseaux sur la diversité cultivée.
Un jeu de rôle sera conçu et implémenté sous forme de modèle multi-agent. Ce modèle sera testé par des simulations selon différents types de réseaux dans les terrains d’intervention.

III. Analyse statistique

Une approche par l'analyse des réseaux sociaux pour caractériser les modalités d'accès aux semences et aux informations.

IV. Diffusion des résultats de nos recherches

À travers des publications scientifiques, des restitutions auprès des communautés et des autorités locales. Les réseaux sociaux pourront également être utilisés.

Résultats attendus

À travers une approche interdisciplinaire innovante, le projet apportera des contributions à la recherche avec des implications importantes pour le développement agricole.

Le projet apportera trois contributions cruciales à la recherche sur ce sujet, avec des implications importantes pour le développement agricole et les politiques d'adaptation, ainsi que pour les communautés de petits exploitants.

  1. Cette recherche fournira la première évaluation générale de l'effet des différentes semences de cultures et de la structure du réseau d'information sur l'accès des petits exploitants à la diversité des cultures, ainsi qu'un cadre unifié pour de futures recherches comparables. Elle comblera une lacune importante dans la recherche, car les chercheurs affirment que les réseaux sociaux locaux impliqués dans la diffusion des semences et des informations jouent un rôle clé dans l'accès des petits exploitants à la diversité des cultures mais il n'existe pas de preuves concrètes des caractéristiques structurelles de ces réseaux qui sont déterminantes.
     
  2. En évaluant le rôle des semences et des réseaux d'information associés dans la stabilisation de la production agricole dans le temps dans les zones arides, ce projet fera considérablement progresser notre compréhension des processus impliqués dans la résilience des petits exploitants dans un contexte de forte variabilité climatique. Ceci est d'autant plus important que la recherche sur l'adaptation au climat n'a accordé qu'une attention limitée à la gestion de la diversité des cultures par rapport à d'autres mesures d'adaptation, malgré son potentiel dans l'agriculture à petite échelle.
     
  3. Le projet produira des connaissances sur les inégalités d'accès à la diversité des cultures entre les différentes catégories d'agriculteurs dans les communautés rurales, ce qui n'a jamais été évalué de manière systématique à ce jour. Cette connaissance est essentielle à la conception conjointe de mécanismes inclusifs et équitables visant à améliorer l'accès des agriculteurs à la diversité des cultures.

Enfin, le projet aura des effets concrets au-delà de la recherche, car il a des implications pour le développement et les politiques agricoles. L'ambition est d’intégrer l'ensemble des systèmes de gestion de la diversité des cultures des petits exploitants dans le processus décisionnel consacré au développement agricole, dans lesquelles l' "approche fondée sur des preuves multiples" reste largement sous-utilisée.

Partenaires : 
- Université Abdelmalek Essaadi, Faculté polydisciplinaire de Larache, département des sciences de la vie ;
- Université d’Antananarivo, mention biologie et écologie végétale (MBEV) ;
- École supérieure des sciences agronomiques, mention foresterie et environnement (ESSA-Forêt) ;
- Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), bureau d’analyses macro-économique.