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Des projets d’excellence scientifique en Guadeloupe : la visite de la Direction Générale de l’Agence Nationale de la Recherche
Barbara Hufnagel, lauréate du projet EpiHLB échangeant avec Claire Giry (PDG ANR) et Catherine Mouneyrac (ANR). © M. Lesueur Jannoyer, Cirad
En Guadeloupe, les équipes du Cirad sont lauréates de différents appels à projets de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), mêlant excellence scientifique, coopération et investissements de recherche. La direction de l’ANR a pu apprécier la diversité des activités soutenues et leurs impacts directs pour les filières agricoles tropicales. Ces projets participent à des initiatives portées à différentes échelles (locale, nationale, européenne ou internationale) et alimentent la production de connaissances pour répondre à des questions prégnantes du monde agricole.
Des variétés innovantes pour des systèmes alimentaires résilients
Deux projets portés par le Cirad concernent les filières agrumes et ignames. Claire Giry, directrice générale de l’ANR a pu ainsi visiter, sur le site de Roujol (Petit Bourg, Guadeloupe), les dispositifs expérimentaux et échanger sur les verrous scientifiques levés par EpiHLB et EvoSexYam. Grâce à ces deux projets, de nouvelles solutions innovantes et durables s’offrent pour la production d’agrumes et d’ignames en Guadeloupe.
EpiHLB : des résistances génétiques d’Océanie à intégrer dans les nouvelles variétés d’agrumes
Le Huanglongbing (HLB), ou « greening », est aujourd’hui la maladie la plus destructrice des agrumes. Présente en Guadeloupe et dans la majorité des zones productrices du monde, elle affaiblit les arbres, réduit la production et menace l’avenir de la filière. Le projet EpiHLB vise à comprendre pourquoi certaines espèces d’agrumes d’Océanie, comme les Microcitrus ou citron caviar, résistent naturellement à la maladie alors que les variétés asiatiques, à l’origine de nos oranges et mandarines, y sont très sensibles.
Pour cela, les chercheurs du Cirad et de FUNDECITRUS (Fonds de défense de la culture des agrumes) ont créé une collection unique d’hybrides issus de croisements entre espèces sensibles et résistantes. En comparant leur comportement face à l’infection, le projet cherche à identifier les gènes impliqués dans la résistance et à comprendre comment leur activité est contrôlée.
Ces travaux permettront à terme de développer des outils pour sélectionner des agrumes capables de mieux se défendre contre la maladie et de concevoir des variétés et porte-greffes plus durables. L’objectif : construire une agrumiculture plus résiliente face au HLB et préserver cette production essentielle dans les zones tropicales.
EvoSexYam : percer les secrets du sexe chez les ignames pour mieux cibler les croisements
Les ignames sont des plantes essentielles à la sécurité alimentaire en régions tropicales. Pourtant, leur amélioration génétique reste difficile, notamment à cause de leur mode de reproduction : la plupart des ignames portent soit des fleurs mâles, soit des fleurs femelles. Cette séparation des sexes rend les croisements compliqués et freine la création de nouvelles variétés. Le projet EvoSexYam cherche à comprendre comment le sexe est déterminé chez les ignames et comment il évolue au cours du temps. Certaines espèces, comme Dioscorea alata et Dioscorea rotundata, présentent des individus capables de changer de sexe ou de produire à la fois des fleurs mâles et femelles (monoécie).
Quatre grandes questions sont abordées dans le projet EvoSexYam :
- Quelles sont les bases génétiques qui contrôlent le sexe chez les ignames ?
- Comment les chromosomes sexuels ont-ils évolué dans ce groupe de plantes ?
- Quels mécanismes expliquent les changements spontanés de sexe et l’apparition de plantes monoïques ?
- Peut-on, à terme, induire le sexe souhaité pour faciliter les croisements ?
À terme, ces travaux permettront de lever un verrou majeur pour la sélection variétale en rendant possible la création de nouvelles lignées plus productives, résistantes aux maladies et répondant mieux aux attentes des consommateurs.
Une approche Une Santé pour anticiper les émergences de nouvelles maladies :
Le Cirad collabore en Guadeloupe avec deux autres projets soutenus par l’ANR : INSTEAD et VIRULENSSE.
Le projet INSTEAD (INnovative and integrated STrategies to EArly mitigate the risk of West Nile Virus and Usutu virus Diseases in France), coordonné par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), vise à renforcer la surveillance et la compréhension de deux virus transmis par les moustiques du genre Culex : le virus West Nile (ou virus du Nil occidental) et le virus Usutu. Originaires d’Afrique, ces deux arbovirus touchent principalement les oiseaux, mais peuvent également être transmis aux mammifères, notamment à l’être humain et au cheval. Devenus endémiques en Europe, ces virus représentent une menace croissante pour la santé publique et animale en Europe. L’objectif du projet est d’accélérer la détection de ces virus grâce à une approche intégrée «One Health». Inscrit dans le cadre de l’initiative PREZODE (PREventing ZOonotic Disease Emergence), le projet réunit 17 laboratoires français issus des domaines de la santé humaine, animale et environnementale, ainsi qu’un large éventail d’acteurs locaux et nationaux afin de développer des outils de détection précoce innovants, d’identifier les modes de transmission de ces virus et de nouvelles espèces hôtes sentinelles afin de co-construire un système de surveillance intersectoriel. In fine, le projet INSTEAD améliore la préparation et la réponse face à ces risques émergents.
Le projet VIRULENSSE (Élucider le mécanisme de virulence induit par le système de sécrétion de type 4B) vise à mieux comprendre la relation hôte-bactérie, et à élucider le fonctionnement du T4BSS, depuis sa structure atomique jusqu’à son rôle cellulaire, cette relation pouvant être symbiotique ou pathogène. Il pourra ainsi redéfinir notre compréhension moléculaire et physiologique de la relation pathogène-hôte médiée par le système de sécrétion des bactéries (T4BSS). Ce projet est coordonné par l’institut de Génétique et Développement de Rennes (IGRD). . Le co-encadrement d’une jeune chercheuse est soutenu par ce projet et par le Cirad.